29 août 2011

Osthéo, WarmShower & La Grand'Roue à Orpierre.

Ce 29 août, je repars d'Eourres pour prendre la direction du Mont Ventoux: il n'est pas très loin et c'est un beau défi sportif à relever!
Mais avant de me lancer vers le Vaucluse, je reprend la direction de Laragne pour aller voir un osthéo: j'ai une douleur dans le cou, comme un nerf coincé ou déplacé, et étant donné la position qu'on a sur un vélo, c'est très douloureux! Cherchant plutôt à revoir les causes plutôt que les symptômes, l'osthéo me masse des tissus mous au niveau du ventre, sous le plexus solaire... A la sortie, j'ai toujours un peu mal au cou, mais j'ai largement gagné en amplitude! La douleur s'estompera dans le nuit pour disparaître complètement le lendemain.

Le soir-même, je fais une halte à Saléon, chez Alexis et Christelle, un couple tout juste inscrit sur le site warmshowers. C'est un site regroupant de nombreux cyclo-voyageurs, et qui permet de trouver des maisons ou s'arrêter le temps d'une pause, d'une douche, d'un repas ou d'une nuit.
Merci à vous pour votre acceuil, la douche chaude, le repas et la bonne soirée!

Le lendemain, je repars vers Orpierre, où j'étais déjà passé en descendant de Grenoble. Je dois y retrouver Pierre-Yves, qui y tient une boutique de vélo, pour essayer d'installer un guidon papillon sur le mien. J'ai besoin de corriger ma position sur mon vélo, et je voudrais trouver une solution pour relever mon dos. Je passe l'aprèsmidi avec lui dans son atelier, à essayer tous les modèles qu'il a en stock. Malheureusement, aucun ne convient: ma potence est trop longue et pas assez relevée! Il faudra donc que je trouve une potence adaptée.
Un grand merci à toi, Pierre-Yves, pour le bon aprèsmidi passé à ta boutique, l'accès à ton atelier et à tous tes outils!

Si vous avez besoin d'un vélo, si vous préparez un voyage, si vous voulez participer à un stage mécanique cycle, faites appel à lui, c'est la bonne adresse!
--> La GrandRoue

Eco/Auto-construction: premières impressions

J'ai vraiment été épaté par ce projet! J'ai toujours été impressionné par des familles qui se lancent dans la construction de leur maison, et le faire avec une éthique économique et écologique fortes, c'est encore une autre dimension!

Les matériaux naturels reviennent depuis peu au goût du jour, et permettent de réaliser des maisons plus économiques, plus écologiques, plus saines, et tout à fait durables et confortables si on s'y prend bien.

Par exemple, la paille permet d'avoir des murs particulièrement respirant, tout en apportant une excellente isolation (au contraire d'un mur de parpaing qui est une passoire thermique tout en étant étanche, ce qui crée souvent des problèmes d'humidité et rend les ventilations mécaniques obligatoires).


Techniquement:

Ce qui m'a aussi beaucoup interpellé, c'est de réaliser le degré de technicité qu'implique ce type de construction. Dans le cas présent, c'est une structure "murs porteurs paille".

L'éco-construction demande à étudier de nombreux paramètres: pouvoir isolant, résistance des matériaux, inertie thermique, respirabilité, type de fondation, composition des enduits. Ensuite, il faut combiner cela avec les éléments extérieurs comme le climat, l'ensoleillement et l'exposition: une verrière couvrant un mur de paille en enduit terre permet de créer une sorte de serre où l'air chaud viendra chauffer l'enduit en terre, qui restituera doucement cette chaleur pendant la nuit... Et cette verrière sera végétalisée par exemple avec de la vigne, pour créer une atmosphère fraîche en été, le feuillage coupant les rayons du soleil, et une atmosphère douce l'hiver, puisque sans feuillage, les rayons du soleil pénétreront dans la verrière!

Autre point technique, l'eau utilisée pour les enduits en terre a passé un temps avec des grains d'orge. La fermentation de l'orge libère ainsi une bactérie qui sera présente dans l'eau. Lors de la préparation de l'enduit, les bactéries présentes dans l'eau vont alors pouvoir se nourrir du glucose contenu dans le foin et la paille. Une fois l'enduit posé, on observe les jours suivants une couche grisâtre en surface, témoignant de l'activité des bactéries. Cette réaction chimique naturelle va permettre de créer un maillage très fin dans l'enduit, le rendant beaucoup plus solide, et beaucoup moins sensible à l'eau! La tenue dans le temps de cet enduit en terre est donc largement prolongée, et cela permet également d'utiliser ce type d'enduit en extérieur (avec tout de même des aménagements de protection: verrières, larges débords de toits).

Le temps, c'est de l'argent?

Auto-construire sa maison demande une somme de temps colossale, et si en plus on utilise des matériaux naturels locaux, qu'il faut aller récolter, couper, tailler, écorcer, piocher, tamiser, ect... le chantier parait alors pharaonique!
Mais tout est histoire de choix et de compromis.
Se dégager du temps, c'est gagner moins d'argent, mais c'est aussi se rendre disponible pour sa construction et dépenser moins d'argent... voir même éviter le passage quasi-obligé de l'emprunt bancaire sur 20 ou 30 ans!

Le cas de cette petite maison en chantier à Eourres est particulier, puisque c'est aussi un chantier école, support de stages, de formations, et d'expérimentations. La démarche est aussi poussée très loin, à travers la valorisation  maximale de matériaux naturels locaux, l'emploi de matériaux de récupération (cadres de fenêtres, vitres) et le fait de quasiment tout faire à la la main (extraction de la terre à la pioche, préparation et pose des enduits, ...).
Personnellement, je me dis qu'un jour j'aimerais autoconstruire une maison en paille et en bois, mais je ne sais pas si j'aurai suffisamment de patience pour tout faire de A à Z...

Dans tous les cas, c'est vraiment un magnifique exemple!

28 août 2011

Eourres: wwoofing, sens et autonomie...

--> Album photos ...

Je suis arrivé à Eourres en wwoofing chez la famille Philippo: Michel, Emmanuelle, et leurs filles Elisa et Judith, une joyeuse famille belge installée à Eourres depuis 5 ans.

L'association Sens & Autonomie site web

En résumé, Michel et Emmanuelle sont arrivés à Eourres en 2006, pour démarrer une toute nouvelle vie, après un combat de 3 ans en Belgique contre une cimenterie qui s'apprêtait à brûler des déchets toxiques. Leur objectif était alors de trouver un lieu où mener une vie plus proche de leurs aspirations.
Ils ont ainsi auto-construit leur maison en paille, bois et terre, et ont créé l'association "Liens, Enseignements, Sens et Autonomie" qui propose des actions de formation dans les domaines de l'agroalimentaire, de l'éco-construction et dans l'accompagnement au changement et à la transition de vie.
Avec eux, on peut ainsi apprendre:
- à faire un jardin, connaitre les légumes, leurs spécificités, leurs cycles et reproduire leurs semences
- à autoconstruire une maison avec des matériaux locaux et naturels
- à autoconstruire une éolienne pour produire son électricité
- à autoconstruire un poêle de masse pour se chauffer
- à reconnaitre des plantes sauvages comestibles et les cuisiner
- à reconnaitre les plantes médicinales et les utiliser pour se soigner

C'est donc une formation visant à développer de manière progressive un apprentissage à l'autonomie pratique, dans les domaines de l'habitat, de l'énergie, de l'alimentation, de la santé, pour essayer de se détacher de plus en plus de la société de consommation.
Mais ce sont aussi des ateliers intellectuels sur des sujets concernant l’autonomie et le sens que l'on donne à sa vie et à ses actes.

Des stagiaires sont présents à l'année, et d'autres plus ponctuellement lors de session de formation à thème (exemple: autoconstruire un poêle de masse).


Michel et les stagiaires.
Emmanuelle et Judith.



















En wwoofing:

Chez Michel et Emmanuelle, j'ai participé un peu au jardin potager, et surtout à la maison en auto/éco-construction.

--> Côté potager

J'ai été impressionné par la variété de légumes produits sur ces terrains en pentes et caillouteux (blettes, courgettes, aubergines, poivrons, carottes, pommes de terre, panets, haricots, tomates, ail, persil, coriandre, courges, concombres, melons, oignons, salades, radis, ...). Michel est un fin jardinier et dans sa démarche de recherche d'autonomie alimentaire (au moins pour les légumes), son bagage de connaissances techniques est impressionnant. Les légumes et leurs variétés sont choisis pour leur aptitude à pousser sous ce climat sud-alpin, tout en recherchant à avoir un potager qui donne des légumes le plus longtemps possible sur l'année, et donc le plus tôt possible au printemps et le plus tard possible à l'automne. Chaque année, des légumes sont choisis pour les dédier à la reproduction des semences.
Je ne saurais pas vous dire combien de variétés de tomates différentes il y avait, mais chez eux, une salade de tomates est multicolore: du rouge, du vert, du rose, du jaune, de l'orange, du blanc, du noir!

Durant ces 3 semaines à Eourres, mon régime alimentaire a complètement changé: j'ai mangé un tas et un tas et un tas (avec plaisir!) de légumes du jardin, essentiellement des courgettes et des tomates (et oui, c'est la saison!), cuisinées à toutes les sauces!
Mais j'avoue que j'achetais de temps en temps à la biocoop un petite paquet de biscuits au chocolat, et qu'un soir je me suis gavé de grillades lors d'un barbec' avec des gens de passage...!

--> Côté auto/éco-construction




Une petite maison est actuellement autoconstruite. Deux autres suivront selon le même modèle, avec l'objectif à terme d'y loger les stagiaires de la formation.
Cette maison est le support pour apprendre l'auto/éco-construction, expérimenter différentes méthodes, différents matériaux, en sachant que la philosophie suivie est de valoriser au mieux les matériaux locaux et naturels, et surtout ne pas utiliser de béton.
- murs porteurs en paille du voisin paysan
- charpente en bois coupé directement dans la forêt toute proche
- enduit en terre, décaissée à la pioche autour de la maison
- joints des fenêtres réalisé avec de la poudre de marbre ou de la craie
- ouvertures et fenêtres de récupération
- toiture en roseau, coupé dans un champ à proximité

D'un point de vue énergétique, une petite éolienne est déjà autoconstruite et en fonctionnement pour fournir de l'électricité. L'isolation en paille avec des enduits en terre intérieurs et extérieurs, combiné avec des murs trombes chauffés par le soleil via une verrière, permettra d'avoir une excellente inertie thermique, et ainsi une maison fraiche en été et chaude en hiver. Un poêle de masse sera tout de même construit pour palier au manque d'ensoleillement pendant une partie de l'hiver.

500€: c'est ce que devra couter cette maison en tout et pour tout lorsqu'elle sera terminée!
Cela parait incroyable, mais en se donnant le temps et en ayant la volonté et l'énergie, et bien cette expérience d'auto/éco-construction nous montre que c'est possible! Certes nous ne parlons pas de l'accès au terrain qui passe forcément par un investissement financier, mais cette expérience démontre qu'il est possible de se loger durablement, confortablement et sainement sans passer par le circuit des banques et des emprunts sur 20 ou 30 ans!


Préparation de la barbotine.
Pose du roseau, technique carmargaise.

Préparation de l'enduit de corps
Décaissage de la terre.

Eourres: population et rencontres

La population qui vit à Eourres est très diversifiée. On y retrouve des artisans, des commerçants, des agriculteurs, des professions libérales, des artistes, des musiciens...
Globalement, tous les habitants ont en commun la volonté de vivre d'une façon plus douce, plus collective et plus proche de la nature.
On retrouve aussi des personnes sans emploi et sans domicile qui s'y installent momentanément, car il y est plus facile qu'ailleurs de poser une yourte, vivoter et troquer des légumes contre un coup de main.

Ainsi, chaque année, des dizaines de nouvelles personnes arrivent à Eourres, pour tenter de s'installer. Mais la difficulté de trouver un logement et de créer sa propre activité ne permet qu'à quelques personnes de s'installer durablement.

Certains habitants du village sont plus ou moins engagés dans divers courants spirituels, ce qui amène parfois à de drôles de rencontres et discussions. Je me souviens avoir répondu à quelqu'un "désolé, mais je ne comprend rien de ce que tu me racontes, j'ai l'impression que nous vivons sur deux planètes différentes" après avoir demandé un peu plus d'explication sur la "lumière divine" et le "tout n'est qu'un". J'ai également assisté à un cercle de tambours chamanique, autour d'un feu nocturne, aux abords du village.
J'ai aussi croisé quelques personnes ayant un lien très fort avec l'Inde, suite à plusieurs ou longs voyage sur place. Ils étaient parti suivre les enseignements d'un maitre spirituel dans des ashram.

Je reste assez dubitatif par rapport à tout ce côté spirituel... et je me demande encore si toutes ces personnes sont plus "éveillées" que moi, ou bien au contraire, plus "barrées" ou "perchées" ?

Quoi qu'il en soit, un passage à Eourres amène forcément à des rencontres originales: des wwoofers de France, d'Espagne et d'Autriche, une chanteuse lyrique, un artisan vannier, un électro-hypersensible, une famille baroudant autour du monde, et bien d'autres ...!

Eourres: village d'alternatives!




Perché à près de 1000m d'altitude, au dessus de la vallée de la Méouge, au coeur des Baronnies provencales, Eourres est un petit village isolé. Il a fortement subi l'exode rural, au point où il ne restait plus qu'une poignée d'habitants au début des années 70.
En 1975, une communauté "new-age", issue du mouvement post-68, à l'idéal à la fois spirituel, écologique et social, est venue s'implanter au village, dans l'idée de le refaire vivre et de s'y installer durablement... A force de travail et de volonté, ils ont réhabilités de vieilles bâtisses et développer l'agriculture pour tendre vers l'autonomie alimentaire. Ainsi, ils ont été pionniers dans la revalorisation des ressources naturelles et agricoles. Aujourd'hui, le village compte environ 150 habitants à l'année, dont quelques personnes issues de la communauté des années 70.

Les initiatives et alternatives sont nombreuses au village:
- une école maternelle à pédagogie Steiner
- une école primaire privée, sous contrat, mixant plusieurs pédagogies alternatives (Steiner, Freinet,...)
- une station de phytoépuration
- un café/restaurant l'été qui se transforme en salle communal le reste de l'année pour des réunions, soirées, ateliers artistiques, ...
- un local internet communal en libre accès
- une démocratie participative à travers des "réunions de village"
- une boite à dons où on peut y déposer des vêtements ou outils qui ne serviront plus, et qui pourront servir à d'autres habitants
-  une biocoop
- une chambre froide en libre-accès où le maraicher du village dépose ses légumes: chacun note ce qu'il prend et règle sa facture à la fin du mois
- un tableau sur la place du village pour noter des annonces de covoiturage, de proposition de troc ou d'atelier artistique
- de nombreuses maisons équipées de panneaux photovoltaïques, de chauffe-eau solaire
- un four à pain en terre à disposition des habitants
- plusieurs chantiers de maisons en éco-construction

Pour plus d'infos sur le village, vous pouvez visiter le site de la commune: www.eourres.fr












6 août 2011

De Mens à Eourres

--> Album photos ...

Il me faudra 3 jours pour avaler les 200 km qui séparent Mens de Eourres. J'aurais pu prendre plus court et plus rapide, par la nationale qui monte le col de la Croix Haute, mais j'ai choisi un itinéraire plus calme, avec moins de circulation. Je quitte donc le Trièves pour basculer dans le Diois, d'où je rejoindrai le Buëch, voisin des Barronnies provencales!
Jusque dans le Diois, je connais déjà la route... mais pour après, aucune idée de ce qui m'attend. Seule la carte me permet de deviner des petites routes qui serpentent, sans savoir si le relief sera doux ou plus ardu?!

J1: De Mens au Chaos du Claps, par le col de Menée (1457m)

Au départ de Mens.


Le trajet démarre donc par une longue descente vers la route Napoléon... Les descentes, c'est à la fois un régal et une appréhension: la vitesse est grisante, les jambes se reposent, les bras sont souvent très sollicités lorsqu'il faut retenir son corps poussé vers l'avant lors d'un gros freinage juste avant une épingle, l'attention est constante pour bien négocier un virage et surveiller les éventuelles cailloux et gravillons... et évidemment, quand un col est prévu pour la suite, plus on descend et plus on aura à remonter!

A Clelles, je discute qq minutes avec 3 jeunes en vacances à vélo, qui arrivent du Col de Menée. En voyant que je pédale tout seul et mon lot de sacoches, ils me souhaitent bien du courage!

Sitôt la nationale traversée, la grimpette commence: 700 m de dénivelé à avaler en 14 km....
L'ascension se déroule beaucoup mieux que ce que j'imaginais: seul le début à été difficile, sous un soleil de plomb. A mi chemin, je fais une pause picnic: j'avale une boite de maquereaux et qq biscuits, et hop en selle!
Je monte la seconde partie étonnamment vite: je me sens plein d'énergie, et surtout la route est ombragée! Seules 2 voitures me doublent avant le col, me klaxonnant pour m'encourager: merci! Qq virages plus loin, j'arrive enfin au panneau "Col de Menée 1457m": ici je basucle de l'Isère à la Drôme, et du Trièves au Diois.

Au col, les paysages du Diois apparaissent: on change soudainement de végétation, de climat, et de profils de montagnes. La route plonge devant moi: c'est parti pour 21 km de descente!

Entrée dans le Diois.



Une demi-heure plus tard, j'arrive donc à Chatillon en Diois où je croise une couple de cyclistes en tandem avec qui je partagerai une bonne bière pression en terrasse! Le village brasse beaucoup de touristes à cette saison, et je n'ai donc pas envie de rester par ici pour la nuit... Le temps de faire qq courses pour mon repas du soir à la supérette, et je repars plus au sud. Je pédale jusqu'à la sortie de Luc-en Diois, pour aller observer le "Chaos du Claps": ce sont d'énormes blocs de roche qui se sont décrocher de la montagne lors d'un séisme en 1442, obstruant la rivière, et créant ainsi "Le saut de le Drôme". Au-dessus, on observe une magnifique dalle lisse inclinée d'où le pan de montagne s'est décroché, où des voies d'escalade ont été équipées.

Le Chaos du Claps.


Qq centaines de mètres plus loin, la charmante pelouse d'un camping à la ferme m'invite à planter la tente pour une douche chaude, un vrai bac pour laver mon linge et une bonne nuit bien méritée!

J2: du Chaos du Claps à Orpierre: dur, long et chaud!

La journée démarre par la rencontre d'un italien à vélo, revenant de Compostelle. Il voulait rouler vers Gap pour trouver un atelier de cycles car qq rayons de sa roue arrière avaient lâchés sous le poids de ses bagages. Moi je redescend tranquillement vers Luc en Diois, où je déguster un bon café en terrasse, face au marché provençal. De nombreux badauds me regardent d'un drôle d'oeil, moi et mon vélo harnaché de ses sacoches, mais sans qu'aucun n'ose venir me questionner... Peut-être me prennent-ils pour un hurluberlu, ou bien un étranger ne parlant pas un mot de français...?
Il est 9h00 du matin et il fait déjà bien chaud lorsque je quitte Luc-en-Diois... Les 3 maîtres-mots du jour sont sans hésiter: dur, long et chaud!
Sur ma carte, aucun col, juste une petite route qui zigzague ... Sur le terrain, ca donnera 3 longues montées et 3 longues descentes, pour passer les cols de Prémol (963m), de Pommerol (1072m) puis de la Flachière (870m) pour un total de 90 km! Pendant la montée vers Pommerol, j'ai été obligé de m'arrêté pendant 4 heures, il faisait trop chaud pour pédaler. J'en ai profité pour faire la sieste, grignoter un reste de pain et de miel, et faire qq photos de qq petits nuages se promenant dans le ciel.

En route vers le col de Pommerol.


Je suis remonté sur le vélo en fin d'aprèsmidi, profitant ensuite de la douceur du soir pour rouler jusque Orpierre, où un chouette camping m'attendait. J'y suis arrivé en même temps que la nuit (merci la dynamo sur le vélo pour être bien visible!) et j'ai pu poser ma tente sur le dernier emplacement disponible. Petite pensée pour Thierry et Hervé avec qui j'avais passé une nuit dans ce camping au printemps, pour un we mémorable d'escalade sur les sites d'Orpierre et des gorges d'Agnelles.

J3: de Orpierre à Eourres, par les gorges de la Méouge

Pour rejoindre Eourres, qui se situe dans une autre vallée qu'Orpierre, le plus court est de passer par le col Saint Jean (1158m)... Même si on me dit qu'il est très joli, je choisi de contourner la montagne, pour passer retirer un peu d'argent à Laragne, m'éviter un col, et remonter les gorges de la Méouge réputées magnifiques.
La remontée des gorges est en effet très agréable, sauf qu'à leur sortie, après avoir suivi le panneau de direction "Eourres", ca grimpe de plus en plus! La route est étroite et déserte, elle remonte un petit vallon sauvage, et grimpe de plus en plus fort...!! J'en bave, je m'arrête qq minutes pour reprendre mon souffle. Qq virages plus loin, j'aperçois enfin qq maisons au loin! Ouf!
Une centaine de mètres plus loin, je réalise que j'arrive au col d'Araud (893m).. d'où je vois très bien le petit village d'Eourres face à moi: il a même l'air d'être un peu plus haut que le col!. Entre nous, il y a donc la descente du col, puis une nouvelle montée... Je ne suis vraiment pas emballé par les derniers kilomètres à parcourir!
[Après qq discussions et recherches, l'option de passer par le col Saint Jean aurait été la plus facile: plus court, moins de km, et finalement moins de dénivelé à grimper... Le col d'Araud, c'est en moyenne 6,3%, avec un max de 10%; et en partant de Laragne, c'est plus de 20 km de montée jusque Eourres]
C'est donc bien fatigué, les jambes tremblotantes et les fesses endolories, que j'arrive à Eourres. J'y croise Marine, une wwoofeuse déjà sur place depuis qq jours, qui m'amène jusque Michel, le père de famille chez qui je viens en immersion. Il m'emmène près de la maison qu'ils auto-construisent, pour me montrer où poser ma tente... Ici, tous les terrains sont en pente, et je finis la journée avec une pioche entre les mains, pour me faire un emplacement à peu près plat! Ce me fait assez bizarre comme accueil, mais étant donné que demain, c'est dimanche et donc repos, c'est une contribution au travail pour les repas du we que je prendrai avec la famille.

Arrivée à Eourres.

3 août 2011

Soirée Bal Folk

La rencontre surprise de qq jeunes du Viel Audon à Mens m'a donné envie de les suivre. Le départ plus au sud est reporté à demain, pour filer ce soir à Saint Sébastien. Seulement 8 km à parcourir... mais avec un col sous le cagnard, il me faut presque 1 heure pour y arriver!
Début de soirée sympathique où tout le monde s'affaire à préparer la salle, la sono, régler les instruments, installer la buvette,... avant que les premiers participants arrivent!
Ce soir, c'est donc soirée festive (ça me change du bivouac en solo d'hier!) avec presque 100 personnes venues danser et taper du pied!
A la fin de soirée, je rentre avec l'équipe à Mens, le vélo chargé dans une voiture, pour passer une bonne nuit dans une superbe corps de ferme rénové.

Pause à Mens.

Bonjour en direct du Trièves!
Je suis reparti de Grenoble hier midi, en direction d' Eourres, petit village alternatif des Hautes-Alpes que je devrais rallier samedi.
Après en avoir bavé dans les côtes sous la cagnard, et avoir roulé sur la route des corniches du Drac, lac du Monteynard en contrebas et Mont Aiguille en ligne de mire, j'ai bivouaqué tout près du pont de Ponsonnas, site de saut à l'élastique (un des plus haut d'Europe d'ailleurs).




La montée d'hier s'est faite sous un soleil écrasant, mais j'ai eu la chance de rencontrer un couple de retraités en vacances qui m'a offert qq fruits bien frais quand je leur ai demandé de l'eau. Un peu plus loin, j'ai tenu la causette avec Francis, un cycliste avec qui nous avons échangé nos vélos pour la côte finale avant la Mure: il voulait essayer de rouler avec un vélo chargé... et moi ça m'a permis d'économiser un peu d'énergie. J'ai même eu l'impression de me reposer en pédalant sur un vélo de course en carbone! Nous nous sommes quittés après avoir savouré une bière bien fraîche à la Mure, lui repartant dans la foulée à Mens.
Heureusement que je l'ai croisé, sinon, je me serais engagé sur une route minuscule descendant à pic vers le Drac pour remonter aussi fort de l'autre côté... lui-même s'est déjà fait mal dans cette côte... la tenter avec un vélo chargé et les jambes molles de la fin de journée, ça aurait été la galère!

Ce midi, au village de Mens, en prenant un café en terrasse, plongé dans une revue, j'entends "Nicolas?"... Par réflexe, je lève la tête en me disant que ça ne peut pas être moi qu'on appelle, je ne connais personne ici! Et qui je vois? Juliette et Sylvain, rencontrés au Vieil Audon, qui passaient en voiture, en direction d'un village tout proche, pour jouer à un bal folk ce soir. Ils ne sont pas du coin, moi non plus... étonnant moment!

En ce moment, j'étudie la carte pour savoir quelle direction prendre: le Diois par le col de Menée... ou bien la traversée du Dévoluy avec le col de Festre... ou entre les deux par le col de la Croix Haute?
Quel col choisir? Le plus long mais moins raide? Le plus court mais plus pentu? Celui avec le moins de circulation?