29 août 2011

Eco/Auto-construction: premières impressions

J'ai vraiment été épaté par ce projet! J'ai toujours été impressionné par des familles qui se lancent dans la construction de leur maison, et le faire avec une éthique économique et écologique fortes, c'est encore une autre dimension!

Les matériaux naturels reviennent depuis peu au goût du jour, et permettent de réaliser des maisons plus économiques, plus écologiques, plus saines, et tout à fait durables et confortables si on s'y prend bien.

Par exemple, la paille permet d'avoir des murs particulièrement respirant, tout en apportant une excellente isolation (au contraire d'un mur de parpaing qui est une passoire thermique tout en étant étanche, ce qui crée souvent des problèmes d'humidité et rend les ventilations mécaniques obligatoires).


Techniquement:

Ce qui m'a aussi beaucoup interpellé, c'est de réaliser le degré de technicité qu'implique ce type de construction. Dans le cas présent, c'est une structure "murs porteurs paille".

L'éco-construction demande à étudier de nombreux paramètres: pouvoir isolant, résistance des matériaux, inertie thermique, respirabilité, type de fondation, composition des enduits. Ensuite, il faut combiner cela avec les éléments extérieurs comme le climat, l'ensoleillement et l'exposition: une verrière couvrant un mur de paille en enduit terre permet de créer une sorte de serre où l'air chaud viendra chauffer l'enduit en terre, qui restituera doucement cette chaleur pendant la nuit... Et cette verrière sera végétalisée par exemple avec de la vigne, pour créer une atmosphère fraîche en été, le feuillage coupant les rayons du soleil, et une atmosphère douce l'hiver, puisque sans feuillage, les rayons du soleil pénétreront dans la verrière!

Autre point technique, l'eau utilisée pour les enduits en terre a passé un temps avec des grains d'orge. La fermentation de l'orge libère ainsi une bactérie qui sera présente dans l'eau. Lors de la préparation de l'enduit, les bactéries présentes dans l'eau vont alors pouvoir se nourrir du glucose contenu dans le foin et la paille. Une fois l'enduit posé, on observe les jours suivants une couche grisâtre en surface, témoignant de l'activité des bactéries. Cette réaction chimique naturelle va permettre de créer un maillage très fin dans l'enduit, le rendant beaucoup plus solide, et beaucoup moins sensible à l'eau! La tenue dans le temps de cet enduit en terre est donc largement prolongée, et cela permet également d'utiliser ce type d'enduit en extérieur (avec tout de même des aménagements de protection: verrières, larges débords de toits).

Le temps, c'est de l'argent?

Auto-construire sa maison demande une somme de temps colossale, et si en plus on utilise des matériaux naturels locaux, qu'il faut aller récolter, couper, tailler, écorcer, piocher, tamiser, ect... le chantier parait alors pharaonique!
Mais tout est histoire de choix et de compromis.
Se dégager du temps, c'est gagner moins d'argent, mais c'est aussi se rendre disponible pour sa construction et dépenser moins d'argent... voir même éviter le passage quasi-obligé de l'emprunt bancaire sur 20 ou 30 ans!

Le cas de cette petite maison en chantier à Eourres est particulier, puisque c'est aussi un chantier école, support de stages, de formations, et d'expérimentations. La démarche est aussi poussée très loin, à travers la valorisation  maximale de matériaux naturels locaux, l'emploi de matériaux de récupération (cadres de fenêtres, vitres) et le fait de quasiment tout faire à la la main (extraction de la terre à la pioche, préparation et pose des enduits, ...).
Personnellement, je me dis qu'un jour j'aimerais autoconstruire une maison en paille et en bois, mais je ne sais pas si j'aurai suffisamment de patience pour tout faire de A à Z...

Dans tous les cas, c'est vraiment un magnifique exemple!

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