31 déc. 2012

Nepali

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Nepali est le nom d'un écolieu qui est en train de se monter, sur la commune d'Aghione, tout proche de la plaine d'Aléria.


Raphaël et Natasha ont acheté ce terrain l'été dernier. Au démarrage, 7 ha de maquis en pleine nature, au bord d'une petite rivière. Le projet est d'y construire un lieu de vie de plusieurs familles, en harmonie avec la nature environnante, dans une optique d'autosuffisance alimentaire et énergétique, avec une dimension de développement personnel et spirituel.
Aujourd'hui, un grand potager est déjà en place, ainsi qu'une safranière pour assurer une source de revenus, et des bassins de rétention d'eau pour l'arrosage.


24 déc. 2012

De Bastia à Ajaccio

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24 décembre au soir... embarquement pour la Corse! Nous sommes 50 personnes sur un ferri pouvant en contenir 800 ... autant vous dire que les couloirs sont déserts! Cette traversée me permet tout de même de rencontrer Josie et Patrice, un couple de la région toulousaine, qui viennent passer des vacances en camping-car en Corse.


Nous débarquons donc le jour de Noël à Bastia, avec une météo moyennement accueillante. J'attend tranquillement le lever du jour avant de décider dans quelle direction je commence mon périple en Corse. A ce moment là, je n'ai absolument rien de prévu. C'est le jour de Noël, je ne vais donc pas appeler les fermes en wwoofing.


La journée est ventée... il souffle vers le Nord. Pour le prendre dans le dos, je décide donc logiquement de prendre la route vers le Cap Corse.


Les villages sont déserts, la circulation quasi-nulle, qq troupeaux de chèvres égayent la route.

18 déc. 2012

Côte d'Azur, suite ...

Je quitte la FAR le 18 décembre, pour redescendre sur la Côte, où il fait meilleur lorsqu'on est à vélo... Toujours dans l'état d'esprit de me laisser porter par ce qui se présente, je ne prévois rien pour les fêtes de fin d'année, je les passerai donc sur la route, peut-être accompagné si des rencontres se présentent.
J'essaye de contacter qq possibles structures alternatives intéressantes du secteur, mais en cette période, la plupart n’accueillent pas et en profitent pour se retrouver en famille. Ne pouvant pas rester statique, je me remet donc en mouvement, en direction de l'ouest pour revenir vers Nice et me renseigner pour peut-être passer en Corse.


13 déc. 2012

Le collectif FAR


Le collectif FAR fait parti des lieux alternatifs quasi incontournables. De nombreux articles ont déjà été publiés sur différents sites, par divers structures ou voyageurs. Pour ne pas réécrire ce qui l'est déjà, cet article est donc en grande partie du copier/coller.

Perchée au fond de la vallée de la Roya, à 1200 mètres d'altitude, la Ferme Autogérée de la Roya (FAR) est un lieu de vie porté par des valeurs paysannes. Fonctionnant de manière autogestionnaire, ses habitants cherchent à maintenir une activité agricole en pleine montagne centrée sur l'élevage de brebis laitières, la production de fromages et yaourts fermiers et leur vente en direct sur les marchés locaux.


Actuellement, 7 permanents s'occupent de la ferme, mutualisant savoir-faire, savoir-être, biens matériels et argent en fonction des dispositions, envies et besoins de chacun. Ici, les mots autogestion, collectif et résistance prennent tout leur sens.



4 déc. 2012

Côte d'Azur, arrière-pays et alentours

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La fin de la retraite se combine avec le retour du beau temps, je reprend donc la direction du Sud... environ 60 km de plat et descente me séparent de la Méditerranée. Le soleil se sort, la route est belle... tout va pour le mieux!


27 nov. 2012

Retraite bouddhiste Tchenrézi


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En partant de chez Sophie, je m'engage dans l'arrière-pays des Alpes-Maritimes. La veille, je lui ai parlé du centre bouddhiste que j'ai visité dans le Verdon. Elle me parle alors de l'Institut Karmapa, tout proche d'ici, situé à Valderoure. J'ai dans ma besace une autre adresse, en wwoofing, sur cette même commune, que Lisa, une amie de Die, m'avait donné.

Je prend donc naturellement la direction de Valderoure, en me disant que je pourrais certainement m'arrêter dans l'un ou l'autre lieu, idéalement pour qq jours puisque la météo annonce de la pluie, une chute des températures, et de la neige!

Je commence par passer au centre bouddhiste, où on s'étonne de me voir arrivé à cette saison à vélo. J'explique ne rien connaitre au bouddhisme, et que je serais curieux de découvrir cette philosophie/religion. Je demande donc s'il serait possible de passer qq jours ici, pour m'immerger dans ce centre tout en laissant passer l'épisode de mauvais temps.
Il n'y a pas vraiment de possibilité de troc pour qq'un de passage comme moi, mais ils me proposent un tarif abordable et la liberté de rester le temps que je souhaite. On m'informe également qu'une retraite commence le soir même, et que je peux y participer si je le souhaite.

Tout cela me parait parfait!

L'Institut Karmapa (site internet)


26 nov. 2012

Sophie, ou l’accueil salvateur!

Après une semaine chez Danie et Dany, je me remets en route... toujours en direction du Sud. J'ai passé qq coups de fils à des collectifs ou fermes en wwoofing, mais ils n’accueillent plus à cette saison, ou bien les places sont déjà prises.
L'hiver n'est pas la saison la plus propice pour trouver des structures où passer, nombreuses sont les personnes qui se mettent en mode hibernation et rythme doux, tout comme la nature.
Je continue donc ma route, en me disant que j'allais bien trouver un nouvel endroit à découvrir et où me poser qq temps... J'ai confiance!
En quittant Danie et Dany, je rend visite à un centre d'étude et de pratiques du bouddhisme tibétain, le centre  Nyima Dzong. J'échange un long moment avec 2 femmes de la communauté avant de partager le déjeuner avec toute la communauté. Je suis ébahi par la beauté et la sérénité du lieu, et encore plus par celle du temple, de ses couleurs, figurines, statues, effigies et offrandes. En les appelant, nous avions convenu que ce ne serait qu'une visite, car ils n’accueillent pas à cette saison. Je reprends donc la route.

Après une après-midi passée dans le froid, la pluie arrive... puis la nuit... Je me retrouve dans un secteur assez austère, désertique... trempé, et pas de village en vue... Je continue à pédaler, dans l'espoir de trouver un abri pour la nuit.
J’aperçois enfin une allée de lumières et d'habitations en pleine campagne... mauvaise surprise, c'est une allée de propriétés, toutes entourées par un haut grillage ou un mur d'enceinte... pas très accueillant! Je n'arrive pas à me décider à sonner au hasard. Plus loin, je trouve enfin un portail ouvert et une cour éclairée, j'ose alors y pénétrer. J'y trouve un artisan, qui fait des travaux, et ne peut rien pour moi. Il me conseille de pousser un peu plus loin, à 2 km, vers un autre petit village.
Je continue donc ma route, je suis trempé et transi de froid...
Plus loin, je trouve effectivement de nouvelles habitations, le long de la Nationale 85. Même schéma: grillages et portails... J'aperçois un bistrot ouvert, où je trouve le patron en plein apéro avec 2 piliers de comptoirs à la mine patibulaire qui m'observent comme un extraterrestre... ils m'indiquent un bâtiment agricole à qq km, avec un préau pour être au moins à l'abri de la pluie...
En me dirigeant vers ce possible abri de fortune, je passe devant un portail ouvert, je pénètre alors dans la cour pour aller frapper aux carreaux lumineux.
Une femme m'ouvre... "Bonjour. Je m'appelle Nicolas et je voyage à vélo. La météo est mauvaise, je ne sais pas où dormir, et j'ose venir vous demander si vous seriez d'accord de m'héberger pour la nuit?". La réponse est spontanée: "Bien sûr, entrez!".
Quel soulagement! Je vais pouvoir dormir au chaud!
Nous faisons rapidement connaissance avec Sophie et son fils Maxime. Je lui parle de mon parcours, de mon voyage, elle me parle de ses enfants, de sa vie, de son travail d'infirmière en milieu rural.
En plus de l'hébergement, Sophie m'offre douche chaude, dîner et petit déjeuner en famille. Quel plaisir pour le coeur et le corps, et de pouvoir faire sécher ses vêtements!
Sophie, encore merci pour ton accueil si salvateur!



19 nov. 2012

Danie et Dany: la sobriété heureuse!

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J'éprouve un grand plaisir à l'idée de m'approcher des gorges du Verdon et de revoir Danie et Dany! Nous nous étions rencontrés lors des Xème Rencontres de l'Ecologie, en janvier dernier, et cela avait été une rencontre marquante. Voici ce que j'avais écris dans mon article:

"Plus personnellement, j'ai revu beaucoup d' a priori, d'idées préconçues et de préjugés sur l' "autre", à l'exemple de Dany et Danie. C'est la première rencontre que j'ai faite en entrant dans la salle le jour où je suis arrivé: un couple septuagénaire du Verdon, habitué du festival, qui arborent des couleurs arc-en-ciel sous leur longue chevelure blanche, agrémentée de petites pinces à cheveux roses et bleues pour Danie... C'est un peu comme si je rencontrais des bisounours babacool... J'avoue qu'à ce moment, je me suis demandé "hou là là ?! mais où je suis tombé??". La célèbre expression "l'habit ne fait pas le moine" s'est encore une fois illustrée... Dany et Danie sont un bel exemple de simplicité volontaire, de sobriété heureuse, de tendresse, de bienveillance, de poésie... et bien évidemment, le tout "haut en couleurs"! "

Je laisse mon vélo au parking en bas, et je m'engage à pied sur le chemin qui mène à leurs maisonnettes isolées dans la forêt, au pied de belles falaises, 250m de dénivelé plus haut! Je retrouve ainsi avec plaisir des conditions de vie similaires à celles de Champaussel, avec tout de même des conditions météo plus douces.





12 nov. 2012

De Champaussel au Verdon

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Début novembre: la chute des températures, l'arrivée imminente de la neige, et quelques difficultés d'accès à l'eau me poussent à penser à quitter le chalet.
Le 12 novembre, la clé claque dans la serrure... bye bye Champaussel... je suis déjà nostalgique... mais l'exaltation du départ vers de nouvelles vallées prend rapidement le dessus. Au programme, juste une direction: le Sud (pour trouver des températures plus clémentes pour l'hiver), pas de plans, pas d'itinéraires, juste qq adresses de wwoofing et un collectif dans les Alpes-Martimes, mais je verrai une fois sur place. Pour ce nouveau tronçon de voyage dans un secteur que je ne connais pas, je souhaite me laisser totalement porté par les évènements.


Pour partir au Sud, je m'engage dès la sortie de Guillestre sur les pentes du col de Vars (2109m)... et c'est un peu costaud pour une reprise! Je le grimpe très péniblement... cela fait presque 2 mois que je n'ai pas roulé avec mes sacoches, et c'est une véritable bavante, surtout dans cette ambiance hivernale, avec les 500 derniers mètres de dénivelés à l'ombre et avec une petite brise...! Brrrrrrrr.... Je ne peux même pas m'arrêter, je me refroidirais trop vite et la reprise serait trop rude... Je repousse mes limites physiques et morales comme rarement, et enfin j'arrive au col.... ouf !


Je rentre pour la première fois dans la célèbre et sauvage vallée de l'Ubaye!

30 oct. 2012

Champaussel: encore et encore ...



De retour du Queyras, je ressens le besoin de redescendre des sphères mystiquo-spirituelles... et ça tombe bien: un chantier collectif démarre à Champaussel!
Donc retour au hameau: je passe qq jours avec Pilou et 2 jeunes, pour préparer la journée du samedi, où l'on prévoit de couler une dalle de béton, pour créer la future base d'un espace d'animation, de travail ou de vie, et dans le même temps, protéger et mettre à l'abri les voûtes de pierres des pièces en dessous.
Le samedi soir: mission accomplie et fin de chantier! Nous avons été 18 à nous rassembler bénévolement sur cette journée pour couler cette dalle.
Le travail en lui-même était peut intéressant pour moi (j'aime de moins en moins côtoyer le béton et le ciment) mais le fond du projet et mon lien au hameau justifiaient pleinement que j'y sois, et d'autant plus qu'il est particulièrement agréable de travailler dans cette ambiance et cette belle émulsion de 18 personnes qui remontent ensemble leurs manches bénévolement!

29 oct. 2012

Rencontres, hasard et synchronicités ?

Je m'étonne de plus de plus (ou peut-être de moins en moins ?) des rencontres qui jalonnent mon voyage, des liens qui se tissent et des multiples interconnections. Je pense à un exemple en particulier:

Il y a qq semaines, de retour du Vaucluse en stop, une voiture m'avance de qq km sur une petite route de campagne. A son volant: Sandrine, naturopathe-relaxologue-énergéticienne. Je la rencontre juste au moment où je me questionne beaucoup sur tout ce qui concerne les pratiques dites « énergétiques », et juste avant de partir faire mon stage Chakras et Energie dans le Queyras. La discussion s'amorce spontanément, et nous restons finalement plus d'une demi-heure à échanger au bord de la route. Je m'intéresse à sa pratique, elle s'intéresse à mon voyage, et nous échangeons nos coordonnées et adresses de blog. De retour du Queyras, je la recontacte pour qu'on se cale un rdv sur Gap, qui se transformera en un we complet passé chez elle. Aux cours de nos discussions, nous nous rendons compte que Sandrine connait Champaussel, pour avoir participé à un bal folk l'an passé! En plus de cela, elle me parle d'une jeune femme rencontrée au bal, qu'elle a ensuite retrouvée qq semaines plus tard dans un stage... et c'est jeune femme, c'est Amandine, qui a passé un bout du mois d’août avec moi à Champaussel...
C'est tout de même drôlement étrange de rencontrer par « hasard » , sur le bord d'une route, dans la campagne gapencaise, qq'un avec qui nous avons des connaissances et des lieux de passage en commun!

Cet exemple est pour moi particulièrement marquant, et c'est un exemple parmi d'autres.

Et puis c'est aussi pour montrer que le stop est un excellent vecteur de rencontres. Merci Sandrine pour le trajet, et surtout pour ce qui a suivi: nos temps d'échanges, ton accueil confiant et chaleureux dans ta maison, et aujourd'hui notre amitié!


12 sept. 2012

Col de l'Izoard, Queyras et Chakras


Qq années en arrière, à mes débuts de découverte de la montagne, j''étais parti marcher qq jours en Queyras avec des amis. Nous avions emprunté le célèbre col de l'Izoard en voiture, traversant l'étonnante « Casse Déserte », un secteur lunaire, chaotique et minéral, et je garde de magnifiques souvenirs des paysages et montagnes de ce massif.
Champaussel se trouve sur les contreforts du Queyras... ce massif se devait donc d'être une sorte d' « étape obligatoire », pour retrouver des montagnes que j'avais en souvenirs, et pour aller rencontrer qq personnes dont j'avais entendu parler dans le Diois: Didier, qui gère un camping alternatif, et France, qui organise des stages de Chakras, Energie et Guérisons.



10 sept. 2012

Apiculture et spéléo canine...


Mon voyage m'amène souvent à vivre des rencontres et situations atypiques... et parfois même un peu plus qu'atypiques...


1 sept. 2012

Rabou


Rabou ressemble à un petit village du bout du monde, perché sur son éperon rocheux, sur les contreforts du massif du Dévoluy, à seulement 15 km de Gap.


31 août 2012

Champaussel: un peu, beaucoup, ...



Ce we du 28-29 juillet s'annonce particulièrement bien: un splendide hameau isolé en montagne, des ateliers découvertes de qi gong, éveil corporel feldenkrais, théâtre, land-art et des ateliers pour apprendre les pas de base des danses folk... puis soirée pizza au four à bois, puis bal folk dans la grange, puis un dimanche tout doux rando/picnic/musique !
Une soixantaine de personnes sont passées sur le hameau pendant le we, ce qui paraît assez fou quand on connait son isolement et son accès!



27 juil. 2012

De Die aux abords du Queyras


Le départ de Die est difficile, ce qui se traduit par une préparation à rallonge des sacoches... je les boucle seulement en fin d'aprèsmidi, puis c'est l'heure de qq aurevoirs et étreintes avant que le vélo ne reprenne du service.
Depuis la veille, je me sens un peu plus rassuré car un lien est déjà tissé avec ma prochaine étape: j'ai passé la fin de ma soirée de départ avec Maeva, qui, l'an dernier, a passé une saison en alpage, à qq heures de marche au-dessus du hameau où je me rend. C'est étonnant de boucler l'étape dioise avec une amie qui connait le secteur vers lequel je me met en chemin!

L'appréhension et la tristesse de quitter Die s'effacent dans les premiers kilomètres, le goût de l'inconnu et l'exaltation de la nouveauté reprenant le dessus... d'autant plus que ma destination est attrayante: un bal folk dans un hameau à 1300m d'altitude, sur les contreforts du massif du Queyras, isolé en montagne et sans accès routier!

La route est belle, elle s'engage dans les gorges des Gâts, m'offrant un itinéraire calme, ombragé, peu fréquenté, en bord de rivière, et sous de belles falaises.


25 juil. 2012

Départ de Die imminent...

Et voilà... toute chose ayant une fin, l'étape Dioise se boucle aujourd'hui. Je rédige ces qq lignes avant de faire mes sacoches et remonter en selle, en direction du Queyras, pour probablement participer à un bal folk le we prochain.
Je sens que l’après midi va être particulièrement difficile: dire au revoir, en baver physiquement avec le vélo de nouveau chargé de ses sacoches, sous le soleil...
J'espère atteindre ce soir le Col de Grimone, qui marque la sortie du Diois. Je voudrais y passer la nuit, comme pour prendre le temps de dire aurevoir, avant que ce beau pays disparaisse dans mon dos après les premiers mètres qui suivront le col...

Merci à tous ceux et toutes celles qui ont pu venir hier soir à notre petit Apéro Baignade PicNic de départ en bord de Drôme. Cette soirée a été une très belle façon de ponctuer ces mois passés avec vous. Elle fut douce, chaleureuse, tranquille, conviviale... J'ai vraiment été très heureux d'avoir pu vous rassembler, vous que j'ai côtoyé, avec qui j'ai partagé... et qui ne vous connaissiez pas forcément. C'est un vrai plaisir de penser que j'ai pu être une forme de trait d'union qui vous a rassembler le temps de cette soirée, tous âges confondus. Et merci aux enfants de vous être tant amusés, c'était un régal de vous avoir avec nous!

Mercis encore à vous tous/toutes et peut-être (sûrement?) à bientôt ... si les vents qui souffleront sur mon chemin me ramènent jusqu'à Die !

Et puis il faut bien que je quitte le Diois pour prendre encore un peu plus conscience de ce qu'on trouve ici et pas ailleurs ..!



24 juil. 2012

Die et le Diois, un nouveau pays de coeur

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Voilà presque 5 mois que j’ai fait escale à Die, pour prendre le temps de rencontrer plus longuement quelques personnes avec qui j’avais été bénévole aux Rencontres de l’Ecologie en début d’année…
Aujourd’hui, je suis toujours à Die, longue étape où je joue encore les prolongations, mais la remise en selle est imminente, ce qui me pousse au difficile exercice d’écrire et synthétiser ma tranche de vie passée ici…
Je ne sais pas vraiment pas quel bout commencer, tant cette longue étape a été riche d’expériences, de rencontres, de nouveautés, de découvertes, …  5 mois, ca peut paraître « court », ou « pas long», tout dépend si on se place dans un référentiel de voyage ou à l’échelle d’une vie… mais dans tous les cas, 5 mois, c’était le temps nécessaire, peut-être même le temps minimum, pour moi, pour explorer de multiples facettes du Diois. Et même au bout de 5 mois, je garde une tenace sensation qu’il y a d’innombrables choses que je n’ai même pas encore entraperçues, tant la diversité humaine, culturelle, naturelle, associative, et artistique du Diois est dense… !

Un aperçu de Die.

23 juil. 2012

Retrouvailles avec la montagne !


J’ai enfin repris le temps d’aller user mes semelles en montagne ! Elle me manquait sacrément, et sur Die, je ne côtoie pas de personnes qui l’arpentent régulièrement…  Mon entorse a la cheville s’étant bien remise et dans l’idée de quitter prochainement le Diois, j’ai ressenti le besoin d’aller crapahuter dans les alentours, en y allant crescendo…

Lever de soleil à Clamontard :  --> Album photos


La première petite sortie s’est improvisée le soir à 20h00, départ en camion avec Aurélie direction Luc-en-Diois, pour rallier un site de décollage de vol libre. Le côté sportif, c’est le camion qui l’a subi, sur les qq km de piste moyenne qui nous séparait du site. Nous voulions juste aller bivouaquer un peu en hauteur, pour admirer un lever de soleil… Au petit matin, la récompense était là : des couleurs orangées, violacées qui zébraient le ciel, dominant de longs nuages s’effilochant sous notre promontoire… pour se transformer en véritable mer de nuages au-dessus du haut-Diois, avec un soleil se levant droit devant nous ! Un régal pour les yeux… et une vive émotion pour moi. J’ai été très surpris de l’émotion que cela m’a procuré, quelques larmes perlaient au bord de mes yeux, saisi par l’intensité de ce moment que je n’avais plus vécu depuis un long moment…

Boucle de 2 jours depuis Archiane sur le Glandasse :  --> Album photos


Cette petite escapade a ravivé mon besoin de m’immerger en montagne, avec  une envie de parcourir le Glandasse, LA montagne dioise, en bordure des Hauts-Plateaux du Vercors. Aurélie est aussi motivée : ca tombe bien car j’ai toujours eu une prédilection pour partager les moments passés en montagne ! Nous prévoyons une boucle de 2 jours, avec nuit à la belle étoile, que nous effectuerons sous un grand ciel bleu azur… Dans notre sac, qq vêtements, les duvets et tapis de sol, beaucoup d’eau et seulement 4 pommes chacun !  Aurélie est motivée pour une rando jeûne… je le suis moins… mais curieux d’essayer… en emportant au moins qq fruits avec nous. Expérience assez étonnante de ne pas se sentir « mort de faim » après 10 heures de crapahute le premier jour… avec en tout et pour tout 2 pommes dans le ventre et une tasse de potage… A croire que la vue sur les Hauts-Plateaux, le Grand Veymont et le Mont Aiguille nous a en partie « nourri » ? C’est également assez curieux de zapper le repas du soir, moment que j’ai toujours trouvé important et réconfortant, autour du réchaud, se rassasiant en concrétisant l’adage « le réconfort après l’effort ». Mais après une grosse journée de marche, la fatigue l’a emportée et nous sommes rentrés dans nos duvets peu après que le soleil ait disparu derrière la montagne, alors qu’il faisait encore grand jour. Après une excellente nuit, j’ai été très étonné de la vitalité que j’avais au petit matin, au moment de se remettre en marche … et sans la désagréable sensation d’avoir le ventre vide… La faim s’est clairement faite sentir plus tard à la mi-journée… durant les (très) longs kilomètres de descente en pente douce qui nous ont ramené sur Archiane.
L’expérience de grandes voies d’escalade m’avait déjà prendre conscience que notre corps est plein de réserves… mais là, c’était quand même un cran au dessus puisque nous étions parti pour 2 jours ! Je serais prêt à tenter l’expérience du jeûne sur un plus long moment, peut-être 4/5 jours, toujours en montagne pour se couper du rythme quotidien et de la tentation de nos placards de cuisine… mais sur un parcours plus tranquille, pour limiter les dépenses physiques.

Le Grand Ferrand, dans le massif du Dévoluy :  --> Album photos


Une longue et éprouvante boucle de 2 jours en Dévoluy, avec Aurélie et jean, motivée par une irrésistible envie d’aller parcourir un bout de ce massif qui m’attire tant. Randonner en Dévoluy ne s’improvise pas : il faut un temps de préparation, d’étude des cartes, topos, récits de courses, localisation de sources… C’est un massif très exigeant, physiquement et moralement, où il faut chercher son chemin, parfois le créer dans une raide pente herbeuse, en traversant un immense pierrier, en cherchant les cairns, en contournant des barres rocheuses, en remontant/escaladant des escaliers naturels issus d’anciens torrents asséchés, en improvisant un  bivouac sauvage sur un éperon rocheux… L’ambiance est clairement montagnarde et sauvage, et c’est un régal, surtout lorsqu’on est bien accompagné : merci Jean et Aurélie de m’avoir suivi, de m’avoir fait confiance et d’avoir partagé tout cela ensemble !

19 avr. 2012

Un peu de légèreté pré-électorale...

Une petite photo croisée sur le net... qui m'a bien fait sourire!
Pour ma part, j'ai un petit penchant pour le n°9... et vous ?!


2 mars 2012

Les Amanins



Pendant les Rencontres de l'Ecologie, je suis allé visiter Les Amanins, un centre de séjour et de formation en agro-écologie. C'est un lieu où je devais passer en wwoofing en octobre, et que j'avais finalement annulé pour diverses raisons personnelles. Pendant cette visite, j'ai rencontré Sophie, wwoofeuse pour tout le mois de février, et en voyage également depuis 6 mois, sur des thématiques similaires aux miennes.
L'après Rencontres de l'Ecologie était donc tout trouvé: du wwoofing aux Amanins pour découvrir le lieu, et prendre le temps de se rencontrer un peu plus avec Sophie.

Ambiance Pays de l'Est, avec Youri & Svetlana.

Les Amanins, dans les grandes lignes

12 févr. 2012

Xème rencontres de l'Ecologie au Quotidien

Ces Rencontres de l'Ecologie sont pour moi l'occasion de rassembler en un seul et même lieu de nombreuses  thématiques et personnes investies dans le courant bio/écolo/alternatif. Configuration idéale dans mon voyage pour glaner de nouveaux contacts et ouvrir de nouveaux horizons.
N'étant pas un militant dans l'âme, je craignais un peu de me retrouver dans une atmosphère trop militante... je suis en partie rassuré dès mon arrivée: je baigne dans une ambiance agréable et détendue malgré l'ouverture imminente du festival et tout ce qu'il reste à installer.

Ce festival a vraiment été un moment très fort et très dense, à la fois côté coulisses, côté scène, et pour toutes les  belles rencontres que j'ai faites. Il est à l'initiative de l'association "Ecologie au Quotidien" qui "a pour objectif de sensibiliser à l'impact de nos gestes quotidiens sur l'environnement, la santé et la société et de proposer des alternatives. C'est un réseau d'associations et de citoyens qui oeuvrent dans les domaines de l'éducation par l'environnement, la santé, la préservation de la vie et de la biodiversité, l'Agriculture Biologique, les énergies renouvelables, l'éco-construction, les transformations personnelles et sociales, l'éducation à la non-violence et à la paix. Elle est animée par des valeurs de solidarité, d'humanisme et d'éco-citoyenneté."

25 janv. 2012

Traversée du Vercors, de Grenoble à Die

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Après avoir passé un excellent Noël avec Thierry et sa famille dans le Jura, le Nouvel An chez Aline mon ancienne coloc' en Bourgogne, qq jours chez Fred et Aurélie (également anciens colocs) sur Grenoble, je suis resté qq semaines dans l'expectative. Je ne savais pas vers où repartir, quelle direction ou lieu choisir, et la météo de ce début d'année n'était pas très engageante pour se remettre en selle...
Puis j'ai enfin eu un retour de ma demande de participation au "Xème Rencontres de l'Ecologie au Quotidien" : "oui oui, on veut bien un coup de main!".
Ce 25 janvier, je profite donc d'une bonne fenêtre météo pour ma lancer à l'assaut du Vercors. Au programme: quasi 110 km de paysages enneigés, que j'espère avaler en 2 jours, avec une nuit chez l'habitant, pour laquelle je sollicite le réseau couchsurfing et warmshower.

A la sortie de Grenoble, avant d'attaquer la montée de St Nizier.
 Le parcours commence évidemment par une belle bavante: il faut monter sur le plateau de Lans! Après environ 15km et 1000m de dénivelé, j'arrive enfin à St Nizier, les jambes tremblotantes et le corps saisi par le froid! Heureusement, le petit salon de thé / boulangerie est d'accord pour que je mange mon picnic au chaud dans leur boutique.

Grenoble et Belledonne depuis le belvédère de St Nizier.

17 janv. 2012

Qq réflexions personnelles ...

Tenir un blog: un exercice bien délicat

Je trouve très difficile de tenir ce blog. L'écriture est un exercice délicat, surtout quand on l'expose aux yeux de tous. J'essaie de trouver les bons mots, la bonne formulation sur de multiples sujets que je ne maitrise pas, puisque je suis en train de les explorer...
Si vous trouvez que mes articles manquent de cohérence, s'ils vous paraissent trop légers ou pas assez détaillés, je vous demande de l'indulgence car j'essaye de faire au mieux.
Une bonne part de mon esprit est aussi occupé à se questionner sur les notions de bonheur, de plaisir, de bien-être, d'épanouissement, etc... sujets sur lesquels j'aime échanger, mais dont l'étape de l'écrit me parait encore prématurée.


Pas de vérités, mais des questions

A travers ce blog, je veux offrir aux lecteurs une fenêtre ouverte sur ce qui se passe en dehors des sentiers battus, au fur et à mesure de mes rencontres et découvertes alternatives.
Peut-être certains articles paraissent un peu court ou léger, mais l'important pour moi n'est pas d'établir une conclusion qui serait trop hâtive, et encore moins d'en sortir une vérité.
Ce qui me parait surtout important, c'est de provoquer le questionnement, en vous apportant de la matière à réfléchir.


Voyage de fond ou d'exaltation ?

Je me sens assez éloigné des voyages d'aventures, ou de tour du monde, dont les récits exaltants font souvent rêver. Je comprends ces voyageurs, cherchant à rencontrer d'autres peuples, d'autres coutumes, d'autres traditions, sillonnant des paysages merveilleux et paradisiaques... cette envie d'exaltation, d'extase, d'un quotidien sans routine, qui chaque jour offre son lot de rencontres, de découvertes, de nouveautés, d'imprévus ... et cette sensation de se sentir pleinement "vivant"!
Je crois sincèrement que le voyage est une excellente école de la vie. Il aide à mieux se connaître, à développer son écoute, à briser un tas d'idées pré-conçues, à tester ses limites, à s'ouvrir à l'autre, à revoir ses besoins, à retrouver les goûts des petites choses, à se découvrir des ressources insoupçonnées, à gagner en humilité, à apprendre à accepter et accueillir l'imprévu, etc...

Personnellement, sans partir à l'autre bout du monde, je crois que j'ai déjà en partie expérimenté tout cela, à travers mes 3 mois de marche sur les Chemins de Compostelle, à une saison d'alpage, à la traversée des Cévennes, et bien sûr à toutes les montagnes dans lesquelles j'ai crapahuté, seul, à plusieurs, au bout d'une corde, dans une cabane ... Tous ces souvenirs sont particulièrement marquants, pour les plaisirs et les émotions qu'ils procurent, intensifiés par leur partage avec les ami(e)s.

Aujourd'hui, c'est véritablement un voyage "de fond" que je réalise, bien plus marqué par la réflexion que l'exaltation. Passer son temps à tout remettre en question est déroutant et très inconfortable. Mais c'est riche de découvertes et d'enseignements.


Attentes extérieures, attentes intérieures

Pour la plupart d'entre-nous, nous passons nos vies à répondre à des attentes extérieures
- enfant, nous faisons en sorte de répondre aux attentes de nos parents, pour être un gentil petit garçon, ou une gentille petite fille, bien élevé(e)
- à l'école, nous faisons en sorte de répondre aux attentes de nos professeurs et de nos parents, pour être de bons élèves
- dans le monde professionnel, nous faisons en sorte de répondre aux attentes de nos employeurs, pour être de bons employés
- dans la vie quotidienne adulte, nous faisons en sorte de répondre aux attentes de la société, pour être de bons citoyens et être socialement/professionnellement reconnus

Répondre à ces attentes extérieures, c'est naturellement s'assurer un sentiment d'appartenance et de reconnaissance.

Mais qu'en est-il de nos attentes intérieures, de nos désirs propres, de nos envies personnelles? Cela peut paraitre bizarre, mais je cherche les miennes...
Comment se fait-il que j'ai du mal à les trouver, à les formuler? Peut-être à cause d'un système scolaire et éducatif qui prône la tête bien faite et formatée aux attentes sociétales, plutôt que l'épanouissement individuel de chacun en fonction de sa personne, de ses sensibilités et de ses talents?

Dans ce voyage, j'espère que je trouverai l'occasion de creuser la question du système scolaire en m'intéressant aux écoles à pédagogie alternative (Freinet, Steiner, Montessori, ...).


Le RSA ...

Lorsqu'on aborde le sujet du RSA, ou plus globalement celui de l'aide sociale, le débat est souvent complexe et épineux.

Bénéficier du RSA relève parfois d'un choix, souvent d'une forme de fatalité. Comment diminuer le nombre de bénéficiaires, alors qu'il n'y a de toute façon pas assez de travail pour tout le monde (cf. taux de chômage)?

Les personnes qui touchent le RSA se sentent souvent étiquetées de "parasite" ou "profiteur" de la société. Dans mon cas, je bénéficie du RSA: suis-je un parasite profiteur de la société? Je ne le pense pas, et je vous propose une autre approche:
Aujourd'hui, à travers ce blog et au fur et à mesure de mon voyage, j'offre aux lecteurs des informations, des découvertes et des éléments de réflexion, sur ce monde des alternatives.
Alors je pose la question: et si le RSA était une sorte de "rémunération" de ma contribution à vous fournir de l'info, un peu comme un journaliste?

Je connais quelques personnes qui sont très investies dans des associations à vocation sociale, éducative ou environnementale. Elles y passent presque l'équivalent d'un temps plein. Dans un cas comme celui-ci, je trouve juste qu'elles touchent le RSA, car je le vois comme une sorte de dédommagement pour leur investissement qui profite au plus grand nombre.

11 janv. 2012

Ras le bol du bio et des écolos?

J'ai l'impression que lorsqu'on aborde les thèmes "bio", "écolo", "collectif", "solidaire", "durable" ... on passe souvent par le "chiant" de service... et je comprends. Aujourd'hui, je vois plusieurs problèmes à cela:

1/ On associe très rapidement ces termes avec tout un lot d'interdits et de jugements: on passe en revue les faits et gestes de la vie quotidienne en les étiquetant d'un "bien" ou "pas bien".
Quoi de plus désagréable que de se sentir jugé, évalué, comme un enfant à qui on voudrait inculquer les "bonnes" choses à faire, et qu'il évite les "mauvaises"?

2/ L'idée du "renoncement": la plupart de nos vies sont remplies d'acquisitions technologiques, matérielles, de loisirs, toutes ressenties comme confortables. Le problème des acquis, c'est évidemment la peur de les perdre, d'y renoncer.
Il est évident que du jour au lendemain, on ne peut pas faire le grand écart et passer soudainement au tout "bio et écolo", mais en y allant par petite touche, on devrait pouvoir se recentrer sur nos besoins principaux, et trouver à les combler sans les substituer par une consommation massive de loisirs et biens matériels.

3/ L'étiquette "marginal": toutes les personnes très engagées dans les courants alternatifs ne sont pas forcément extrémistes ou marginales. Je crois qu'il existe surtout de très nombreux intermédiaires, bien plus discrets car plus occupés à concrétiser leurs projets plutôt qu'à militer fermement. Ce sont justement ces personnes que je cherche à rencontrer, qui cheminent vers une vie plus saine, plus simple, plus autonome, tout en gardant une intéraction forte et positive avec leur environnement naturel et social.

9 janv. 2012

Le nucléaire...

Comme vous le savez tous, le nucléaire est un sujet très d'actualité. Je trouve difficile de prendre part au débat, tant il est complexe. Les arguments et contre-arguments, qu'ils soient donnés par les pro ou les anti, paraissent bien souvent justifiés.
Naturellement, je serais plutôt anti-nucléaire, sans pour autant pouvoir fournir un argumentaire solide et des solutions rapidement appliquables.
Je citerais seulement une question: "peux-t'on se permettre de continuer à produire de l'électricité issu du nucléaire, tant les risques sont élevés et très partiellement maitrisables, et dont on se sait pas quoi faire de ses déchets hautement dangereux?".
Je crois que cette seule question devrait suffire à se faire une opinion.

Mais pour aller plus loin, je vous invite à lire ce petit article, extrait du site Passerelle-Eco:

LE NUCLEAIRE EST PLUS CHER QUE LES ENERGIES RENOUVELABLES

L’affirmation est martelée au point de passer pour une évidence : le nucléaire coûterait moins cher que les énergies renouvelables. Corollaire : diminuer la part du premier pour développer les secondes, comme le propose par exemple l’accord Europe Ecologie-Les Verts-PS, augmenterait le prix de l’électricité, appauvrirait les ménages et amènerait les usines à délocaliser. Pourtant, cette affirmation est déjà fausse et le sera encore plus à l’avenir.

Assez de mythes : le nucléaire est plus cher que les énergies renouvelables

Si l’électricité est moins chère en France que dans la plupart des autres pays européens, c’est parce que l’Etat a longtemps subventionné le développement du parc nucléaire et que le niveau actuel du tarif réglementé ne permet pas de financer le renouvellement du parc, quels que soient les choix à venir entre nucléaire, centrales thermiques et énergies renouvelables. L’évolution récente des coûts de production électrique est, à ce titre, éclairante.

Dès les années 1980, le programme nucléaire français a vu son coût augmenter, évolution qui ne fait que se prolonger avec le réacteur surpuissant EPR. Cette dérive s’observe en particulier sur les coûts d’investissement, un poste très important. Comme le montre un article publié dans la revue scientifique Energy Policy, le coût d’investissement dans les centrales nucléaires françaises a été multiplié par 3,4 en vingt-cinq ans, même en déduisant la hausse du niveau général des prix. L’EPR ne fait que poursuivre cette trajectoire puisque en supposant - hypothèse optimiste - que la facture finale ne dépasse pas la dernière estimation (6 milliards d’euros), on atteint 3,64 euros le watt - 4,7 fois plus qu’en 1974.

Autre problème, ces coûts ne prennent pas en compte le démantèlement des centrales en fin de vie, ceux de la gestion des déchets, du risque d’accident et les divers coûts de fonctionnement. En se développant, la plupart des techniques voient leur coût diminuer par effet d’apprentissage, et c’est le cas pour les énergies renouvelables ; mais, avec le nucléaire, l’inverse se produit : plus on le développe, plus il coûte cher. 

Une baisse impressionnante

En comparaison, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, le coût d’investissement de l’éolien terrestre était en 2009 de 1,30 euro le watt. Même "normalisé" pour prendre en compte l’intermittence, le coût d’investissement de l’éolien est environ 15 % inférieur à celui de l’EPR, démantèlement inclus. Et, selon une analyse de Bloomberg, le coût de l’électricité d’origine éolienne, déjà divisé par 4,5 depuis les années 1980, devrait encore diminuer de 12 % dans cinq ans.

Quant à l’énergie solaire tirée des panneaux photovoltaïques, elle a connu une baisse impressionnante : début 2011, un module photovoltaïque coûtait en moyenne 1,20 euro le watt en Europe, contre 4,2 euros le watt dix ans plus tôt. Depuis quelques mois, la moyenne sur le marché allemand est même de 1 euro le watt. Même normalisé pour prendre en compte l’intermittence, le coût d’investissement dans le photovoltaïque ne dépasse plus celui de l’EPR (en incluant le démantèlement) que d’environ 25 %. De plus, les professionnels du secteur anticipent encore une baisse de 35 % à 50 % des coûts d’ici à 2020. Comme l’écrit le Prix Nobel d’économie Paul Krugman, "si la tendance à la baisse continue (et elle semble s’accélérer) nous ne sommes plus qu’à quelques années du point où la production d’électricité à partir de panneaux solaires deviendra moins coûteuse que celle à partir de charbon". Pour simplifier, les calculs présentés ici laissent de côté les coûts de fonctionnement, mais ces derniers sont du même ordre de grandeur entre éolien et nucléaire, et plus faibles pour le photovoltaïque. De même, si un renforcement du réseau est nécessaire en cas de développement des renouvelables, c’est aussi le cas pour l’EPR (340 millions d’euros pour la ligne Cotentin-Maine nécessitée par l’EPR de Flamanville).

Nous vivons un moment historique : celui où les énergies renouvelables deviennent moins coûteuses que l’électricité d’origine nucléaire ou fossile, pour peu qu’elle soit obligée de payer pour ses externalités négatives : émissions de CO2, risques d’accidents, déchets radioactifs… La France se crispera-t-elle sur une technique dépassée, ou se tournera-t-elle vers la seule manière durable de produire de l’énergie : la mobilisation des flux d’énergie renouvelable, et celle, indissociable, des économies d’énergie ?


Et pour aller plus loin, vous pouvez visiter ces 2 sites, très bien faits et très instructifs: