25 janv. 2012

Traversée du Vercors, de Grenoble à Die

--> Album photos

Après avoir passé un excellent Noël avec Thierry et sa famille dans le Jura, le Nouvel An chez Aline mon ancienne coloc' en Bourgogne, qq jours chez Fred et Aurélie (également anciens colocs) sur Grenoble, je suis resté qq semaines dans l'expectative. Je ne savais pas vers où repartir, quelle direction ou lieu choisir, et la météo de ce début d'année n'était pas très engageante pour se remettre en selle...
Puis j'ai enfin eu un retour de ma demande de participation au "Xème Rencontres de l'Ecologie au Quotidien" : "oui oui, on veut bien un coup de main!".
Ce 25 janvier, je profite donc d'une bonne fenêtre météo pour ma lancer à l'assaut du Vercors. Au programme: quasi 110 km de paysages enneigés, que j'espère avaler en 2 jours, avec une nuit chez l'habitant, pour laquelle je sollicite le réseau couchsurfing et warmshower.

A la sortie de Grenoble, avant d'attaquer la montée de St Nizier.
 Le parcours commence évidemment par une belle bavante: il faut monter sur le plateau de Lans! Après environ 15km et 1000m de dénivelé, j'arrive enfin à St Nizier, les jambes tremblotantes et le corps saisi par le froid! Heureusement, le petit salon de thé / boulangerie est d'accord pour que je mange mon picnic au chaud dans leur boutique.

Grenoble et Belledonne depuis le belvédère de St Nizier.

17 janv. 2012

Qq réflexions personnelles ...

Tenir un blog: un exercice bien délicat

Je trouve très difficile de tenir ce blog. L'écriture est un exercice délicat, surtout quand on l'expose aux yeux de tous. J'essaie de trouver les bons mots, la bonne formulation sur de multiples sujets que je ne maitrise pas, puisque je suis en train de les explorer...
Si vous trouvez que mes articles manquent de cohérence, s'ils vous paraissent trop légers ou pas assez détaillés, je vous demande de l'indulgence car j'essaye de faire au mieux.
Une bonne part de mon esprit est aussi occupé à se questionner sur les notions de bonheur, de plaisir, de bien-être, d'épanouissement, etc... sujets sur lesquels j'aime échanger, mais dont l'étape de l'écrit me parait encore prématurée.


Pas de vérités, mais des questions

A travers ce blog, je veux offrir aux lecteurs une fenêtre ouverte sur ce qui se passe en dehors des sentiers battus, au fur et à mesure de mes rencontres et découvertes alternatives.
Peut-être certains articles paraissent un peu court ou léger, mais l'important pour moi n'est pas d'établir une conclusion qui serait trop hâtive, et encore moins d'en sortir une vérité.
Ce qui me parait surtout important, c'est de provoquer le questionnement, en vous apportant de la matière à réfléchir.


Voyage de fond ou d'exaltation ?

Je me sens assez éloigné des voyages d'aventures, ou de tour du monde, dont les récits exaltants font souvent rêver. Je comprends ces voyageurs, cherchant à rencontrer d'autres peuples, d'autres coutumes, d'autres traditions, sillonnant des paysages merveilleux et paradisiaques... cette envie d'exaltation, d'extase, d'un quotidien sans routine, qui chaque jour offre son lot de rencontres, de découvertes, de nouveautés, d'imprévus ... et cette sensation de se sentir pleinement "vivant"!
Je crois sincèrement que le voyage est une excellente école de la vie. Il aide à mieux se connaître, à développer son écoute, à briser un tas d'idées pré-conçues, à tester ses limites, à s'ouvrir à l'autre, à revoir ses besoins, à retrouver les goûts des petites choses, à se découvrir des ressources insoupçonnées, à gagner en humilité, à apprendre à accepter et accueillir l'imprévu, etc...

Personnellement, sans partir à l'autre bout du monde, je crois que j'ai déjà en partie expérimenté tout cela, à travers mes 3 mois de marche sur les Chemins de Compostelle, à une saison d'alpage, à la traversée des Cévennes, et bien sûr à toutes les montagnes dans lesquelles j'ai crapahuté, seul, à plusieurs, au bout d'une corde, dans une cabane ... Tous ces souvenirs sont particulièrement marquants, pour les plaisirs et les émotions qu'ils procurent, intensifiés par leur partage avec les ami(e)s.

Aujourd'hui, c'est véritablement un voyage "de fond" que je réalise, bien plus marqué par la réflexion que l'exaltation. Passer son temps à tout remettre en question est déroutant et très inconfortable. Mais c'est riche de découvertes et d'enseignements.


Attentes extérieures, attentes intérieures

Pour la plupart d'entre-nous, nous passons nos vies à répondre à des attentes extérieures
- enfant, nous faisons en sorte de répondre aux attentes de nos parents, pour être un gentil petit garçon, ou une gentille petite fille, bien élevé(e)
- à l'école, nous faisons en sorte de répondre aux attentes de nos professeurs et de nos parents, pour être de bons élèves
- dans le monde professionnel, nous faisons en sorte de répondre aux attentes de nos employeurs, pour être de bons employés
- dans la vie quotidienne adulte, nous faisons en sorte de répondre aux attentes de la société, pour être de bons citoyens et être socialement/professionnellement reconnus

Répondre à ces attentes extérieures, c'est naturellement s'assurer un sentiment d'appartenance et de reconnaissance.

Mais qu'en est-il de nos attentes intérieures, de nos désirs propres, de nos envies personnelles? Cela peut paraitre bizarre, mais je cherche les miennes...
Comment se fait-il que j'ai du mal à les trouver, à les formuler? Peut-être à cause d'un système scolaire et éducatif qui prône la tête bien faite et formatée aux attentes sociétales, plutôt que l'épanouissement individuel de chacun en fonction de sa personne, de ses sensibilités et de ses talents?

Dans ce voyage, j'espère que je trouverai l'occasion de creuser la question du système scolaire en m'intéressant aux écoles à pédagogie alternative (Freinet, Steiner, Montessori, ...).


Le RSA ...

Lorsqu'on aborde le sujet du RSA, ou plus globalement celui de l'aide sociale, le débat est souvent complexe et épineux.

Bénéficier du RSA relève parfois d'un choix, souvent d'une forme de fatalité. Comment diminuer le nombre de bénéficiaires, alors qu'il n'y a de toute façon pas assez de travail pour tout le monde (cf. taux de chômage)?

Les personnes qui touchent le RSA se sentent souvent étiquetées de "parasite" ou "profiteur" de la société. Dans mon cas, je bénéficie du RSA: suis-je un parasite profiteur de la société? Je ne le pense pas, et je vous propose une autre approche:
Aujourd'hui, à travers ce blog et au fur et à mesure de mon voyage, j'offre aux lecteurs des informations, des découvertes et des éléments de réflexion, sur ce monde des alternatives.
Alors je pose la question: et si le RSA était une sorte de "rémunération" de ma contribution à vous fournir de l'info, un peu comme un journaliste?

Je connais quelques personnes qui sont très investies dans des associations à vocation sociale, éducative ou environnementale. Elles y passent presque l'équivalent d'un temps plein. Dans un cas comme celui-ci, je trouve juste qu'elles touchent le RSA, car je le vois comme une sorte de dédommagement pour leur investissement qui profite au plus grand nombre.

11 janv. 2012

Ras le bol du bio et des écolos?

J'ai l'impression que lorsqu'on aborde les thèmes "bio", "écolo", "collectif", "solidaire", "durable" ... on passe souvent par le "chiant" de service... et je comprends. Aujourd'hui, je vois plusieurs problèmes à cela:

1/ On associe très rapidement ces termes avec tout un lot d'interdits et de jugements: on passe en revue les faits et gestes de la vie quotidienne en les étiquetant d'un "bien" ou "pas bien".
Quoi de plus désagréable que de se sentir jugé, évalué, comme un enfant à qui on voudrait inculquer les "bonnes" choses à faire, et qu'il évite les "mauvaises"?

2/ L'idée du "renoncement": la plupart de nos vies sont remplies d'acquisitions technologiques, matérielles, de loisirs, toutes ressenties comme confortables. Le problème des acquis, c'est évidemment la peur de les perdre, d'y renoncer.
Il est évident que du jour au lendemain, on ne peut pas faire le grand écart et passer soudainement au tout "bio et écolo", mais en y allant par petite touche, on devrait pouvoir se recentrer sur nos besoins principaux, et trouver à les combler sans les substituer par une consommation massive de loisirs et biens matériels.

3/ L'étiquette "marginal": toutes les personnes très engagées dans les courants alternatifs ne sont pas forcément extrémistes ou marginales. Je crois qu'il existe surtout de très nombreux intermédiaires, bien plus discrets car plus occupés à concrétiser leurs projets plutôt qu'à militer fermement. Ce sont justement ces personnes que je cherche à rencontrer, qui cheminent vers une vie plus saine, plus simple, plus autonome, tout en gardant une intéraction forte et positive avec leur environnement naturel et social.

9 janv. 2012

Le nucléaire...

Comme vous le savez tous, le nucléaire est un sujet très d'actualité. Je trouve difficile de prendre part au débat, tant il est complexe. Les arguments et contre-arguments, qu'ils soient donnés par les pro ou les anti, paraissent bien souvent justifiés.
Naturellement, je serais plutôt anti-nucléaire, sans pour autant pouvoir fournir un argumentaire solide et des solutions rapidement appliquables.
Je citerais seulement une question: "peux-t'on se permettre de continuer à produire de l'électricité issu du nucléaire, tant les risques sont élevés et très partiellement maitrisables, et dont on se sait pas quoi faire de ses déchets hautement dangereux?".
Je crois que cette seule question devrait suffire à se faire une opinion.

Mais pour aller plus loin, je vous invite à lire ce petit article, extrait du site Passerelle-Eco:

LE NUCLEAIRE EST PLUS CHER QUE LES ENERGIES RENOUVELABLES

L’affirmation est martelée au point de passer pour une évidence : le nucléaire coûterait moins cher que les énergies renouvelables. Corollaire : diminuer la part du premier pour développer les secondes, comme le propose par exemple l’accord Europe Ecologie-Les Verts-PS, augmenterait le prix de l’électricité, appauvrirait les ménages et amènerait les usines à délocaliser. Pourtant, cette affirmation est déjà fausse et le sera encore plus à l’avenir.

Assez de mythes : le nucléaire est plus cher que les énergies renouvelables

Si l’électricité est moins chère en France que dans la plupart des autres pays européens, c’est parce que l’Etat a longtemps subventionné le développement du parc nucléaire et que le niveau actuel du tarif réglementé ne permet pas de financer le renouvellement du parc, quels que soient les choix à venir entre nucléaire, centrales thermiques et énergies renouvelables. L’évolution récente des coûts de production électrique est, à ce titre, éclairante.

Dès les années 1980, le programme nucléaire français a vu son coût augmenter, évolution qui ne fait que se prolonger avec le réacteur surpuissant EPR. Cette dérive s’observe en particulier sur les coûts d’investissement, un poste très important. Comme le montre un article publié dans la revue scientifique Energy Policy, le coût d’investissement dans les centrales nucléaires françaises a été multiplié par 3,4 en vingt-cinq ans, même en déduisant la hausse du niveau général des prix. L’EPR ne fait que poursuivre cette trajectoire puisque en supposant - hypothèse optimiste - que la facture finale ne dépasse pas la dernière estimation (6 milliards d’euros), on atteint 3,64 euros le watt - 4,7 fois plus qu’en 1974.

Autre problème, ces coûts ne prennent pas en compte le démantèlement des centrales en fin de vie, ceux de la gestion des déchets, du risque d’accident et les divers coûts de fonctionnement. En se développant, la plupart des techniques voient leur coût diminuer par effet d’apprentissage, et c’est le cas pour les énergies renouvelables ; mais, avec le nucléaire, l’inverse se produit : plus on le développe, plus il coûte cher. 

Une baisse impressionnante

En comparaison, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, le coût d’investissement de l’éolien terrestre était en 2009 de 1,30 euro le watt. Même "normalisé" pour prendre en compte l’intermittence, le coût d’investissement de l’éolien est environ 15 % inférieur à celui de l’EPR, démantèlement inclus. Et, selon une analyse de Bloomberg, le coût de l’électricité d’origine éolienne, déjà divisé par 4,5 depuis les années 1980, devrait encore diminuer de 12 % dans cinq ans.

Quant à l’énergie solaire tirée des panneaux photovoltaïques, elle a connu une baisse impressionnante : début 2011, un module photovoltaïque coûtait en moyenne 1,20 euro le watt en Europe, contre 4,2 euros le watt dix ans plus tôt. Depuis quelques mois, la moyenne sur le marché allemand est même de 1 euro le watt. Même normalisé pour prendre en compte l’intermittence, le coût d’investissement dans le photovoltaïque ne dépasse plus celui de l’EPR (en incluant le démantèlement) que d’environ 25 %. De plus, les professionnels du secteur anticipent encore une baisse de 35 % à 50 % des coûts d’ici à 2020. Comme l’écrit le Prix Nobel d’économie Paul Krugman, "si la tendance à la baisse continue (et elle semble s’accélérer) nous ne sommes plus qu’à quelques années du point où la production d’électricité à partir de panneaux solaires deviendra moins coûteuse que celle à partir de charbon". Pour simplifier, les calculs présentés ici laissent de côté les coûts de fonctionnement, mais ces derniers sont du même ordre de grandeur entre éolien et nucléaire, et plus faibles pour le photovoltaïque. De même, si un renforcement du réseau est nécessaire en cas de développement des renouvelables, c’est aussi le cas pour l’EPR (340 millions d’euros pour la ligne Cotentin-Maine nécessitée par l’EPR de Flamanville).

Nous vivons un moment historique : celui où les énergies renouvelables deviennent moins coûteuses que l’électricité d’origine nucléaire ou fossile, pour peu qu’elle soit obligée de payer pour ses externalités négatives : émissions de CO2, risques d’accidents, déchets radioactifs… La France se crispera-t-elle sur une technique dépassée, ou se tournera-t-elle vers la seule manière durable de produire de l’énergie : la mobilisation des flux d’énergie renouvelable, et celle, indissociable, des économies d’énergie ?


Et pour aller plus loin, vous pouvez visiter ces 2 sites, très bien faits et très instructifs: