27 août 2013

Petites nouvelles estivales

Les événements et les rencontres de l'été s’enchaînent à vive allure, me laissant peu d'occasion de trouver véritablement le temps et l'envie de m’asseoir devant un ordinateur pour mettre à jour le blog...

Après ma semaine à l'Arche St Antoine, j'ai repassé une dizaine de jours en Diois avant de reprendre la route en direction du sud dans un premier temps, avec:
- une semaine de rassemblement Rainbow dans les Alpes de Haute-Provence (plus d'infos)
- une dizaine de jours à la Collective de Chalvagne, un petit collectif installé à la limite Alpes de Hte-Provence / Alpes-Maritimes, dont l'intention première est l'entraide à l'autoresponsabilisation (plus d'infos)
- quelques jours de repos/baignade chez une amie vers Toulon
- une traversée des Cévennes à moitié à pieds/en stop
- deux semaines en Auvergne pour vivre un merveilleux rassemblement : la Rencontre des Amis de Silence (plus d'infos)
- le mariage de ma sœur vers Nantes
- une petite semaine chez des amis apiculteurs à tendance décroissante dans les Landes
- une charmante semaine découverte des Pyrénées Atlantiques
- et me voilà arrivé depuis hier sur Toulouse pour rendre visite à une amie
- avant de reprendre la route demain vers un écofestival dans les Cévennes: le Souffle du Rêve (plus d'infos)

Cet été 2013 est donc riche, très riche! J'ai l'intention de rédiger de plus longs articles pour vous présenter plus en détails ce parcours estival, mais il faudra encore attendre, que je trouve le temps, l'énergie et la motivation de passer qq jours sur internet!

Hormis quelques dizaines de kilomètres effectués à pieds ou en bus pour traverser une ville, tous mes déplacements se sont fait en stop, avec plusieurs milliers de km, cumulés en seulement 2 mois! Merci à tous les automobilistes qui m'ont offert de partager un temps de route avec eux, et qui me permettent de rester émerveillé de toujours réussir à arriver à destination!
Et un merci tout particulier à Danièle, rencontrée dans les Cévennes pour demander mon chemin, qui m'a spontanément proposé de venir partager le dîner avec sa petite famille et planter ma tente dans son jardin!




A bientôt!

Nicolas.

17 juin 2013

La FEVE: Formation et Expérimentation au Vivre-Ensemble


Site internet

La FEVE, promotion 2012.

La Feve est une formation sur 2 ans, proposée par la Communauté de l'Arche St Antoine depuis 2010, en réponse à ce constat:
" Le modèle social actuel, fondé sur l’individualisme et la poursuite de la réussite économique à tout prix, n’est plus envisageable. L’heure est à la résistance, par la créativité et la mise en réseau d’initiatives offrant des alternatives au modèle dominant.
La FÈVE, Formation et Expérimentation au Vivre-Ensemble, participe à la recherche d’une société non-violente basée sur la Justice et la Paix, au travers d’une formation de deux ans sur un lieu de vie communautaire, l’Arche de Saint-Antoine."
La FÈVE s’adresse à des personnes de 22 à 35 ans qui sont à la recherche de projets collectifs, souhaitent vivre autrement et construire un avenir cohérent avec leurs valeurs.
--> Structure & contenu

La FÈVE se vit sur un parcours de deux ans.
La singularité et la richesse de la FÈVE résident dans le mariage entre "formation" et "expérimentation" :
En venant vivre au moins la première année sur un lieu communautaire, les fêveur-euse-s expérimentent le vivre-ensemble au quotidien. Ils se confrontent aux nombreux défis de la vie collective : organisation, prise de décisions, travail en commun, etc. Cette expérience communautaire est complétée par plus de 300 heures d’ateliers de formation. Ces derniers proposent une réflexion théorique sur différentes facettes du vivre-ensemble et permettent aux fêveur-euse-s de faire fructifier leurs expériences. Les intervenant-e-s ont tou-te-s une expérience collective conséquente et des compétences professionnelles dans des domaines tels que : expression, communication, gestion des conflits, psychologie, philosophie, accompagnement individuel et de groupes, etc.
La FÈVE est ponctuée par des rencontres d’autres expériences collectives, afin de nourrir l’imaginaire et d’enrichir le réseau. Savoir que non seulement "un autre monde est possible" mais qu’"un autre monde existe" peut être une source d’espoir et d’encouragement.
En plus de la vie communautaire à proprement parler, des ateliers de formations et des visites de lieux alternatifs, l’emploi du temps de la FÈVE prévoit un temps hebdomadaire dédié au partage du vécu, à l’intégration des apprentissages et à l’organisation du groupe FÈVE ; des temps de "partages de rêve" ; des projets collectifs, pour permettre de "faire ensemble" et servir de base de réflexion et d’analyse des pratiques collectives. L’accompagnement individuel de chaque fêveur-euse dans la vie quotidienne, par des personnes engagées dans la relation non-violente, est un élément essentiel de la formation. Enfin, plusieurs temps de rencontre entre les fêveur-euse-s 1ère et 2ème années sont prévus pour enrichir les échanges et le réseau de la FÈVE.
La première année se déroule au sein de la communauté de l’Arche de Saint-Antoine, afin de vivre une immersion complète dans ce lieu de vie collective. Elle dure de septembre à juin.
La deuxième année se vit sur six rassemblements de plusieurs jours et est axée davantage sur la dynamique de groupe, la dynamique de projet et l’accompagnement au montage de projets concrets.
Les fêveurs-euse-s ont la possibilité de rester vivre une année de plus à l’Arche de Saint-Antoine. Cela leur permet de plus s’impliquer dans le fonctionnement de la communauté et d’approfondir certains savoir-faire. L’autre possibilité est de participer uniquement aux rassemblements.
La communauté demande aux fêveur-euse-s de rester un mois pendant l’été (entre les deux années) pour aider au service.

--> Les modules de la formation

Connaissance de soi et vie intérieure : la FÈVE propose une approche du vivre-ensemble fondée sur la non-violence gandhienne, dont le travail sur soi est un des fondements. Les ateliers de formation de ce module abordent des thèmes tels que «Approche de la vie intérieure», «Les fondements ontologiques de l’être humain», «La violence personnelle ».
Transformation constructive des conflits et communication non-violente : mener un projet collectif, c’est aussi se confronter à des tensions, des frottements, des conflits. Il existe des moyens de les gérer de manière positive. La FÈVE offre un apprentissage concret d’outils de communication non- violente et de gestion des conflits, à travers des ateliers de formation tels que : «Pratique de l’écoute active», «La place des émotions dans les conflits », «Introduction à la communication non- violente», «La dynamique des rôles et du cadre dans un groupe ».
Transformation collective et sociale : ce module invite à élargir la réflexion autour de questionnements sociaux et sociétaux, afin de tenir compte du contexte dans lequel nous posons nos actions, et de participer à sa transformation. L’objectif est de comprendre comment la non-violence peut aussi être vecteur d’un changement à plus grande échelle.
Dynamique de groupe : ce module consiste en des interventions sur les règles de vie collective, la gestion de groupe et du pouvoir, les idéaux et la prise de décisions.
Dynamique de projet : ce module comporte des ateliers de formation sur les sujets suivants: «Auteur de sa vie, acteur dans le monde », «L’évolution d’un projet», «Engagement concret, positionnement», «La mise en réseau».

16 juin 2013

L'Arche de St Antoine

La communauté de l'Arche

Site internet

La communauté de l'Arche est née en France à l'initiative de Lanza del Vasto, poète et philosophe, disciple de Gandhi. En 1948, il réunit des hommes et des femmes, désireux de se rassembler et vivre ensemble, avec pour grandes lignes directrices la réhabilitation du travail manuel, la méditation, l'action civique et non-violente. Ils expérimentent que d'autres manières de vivre, d'agir, d'entrer en relation sont possibles, à partir du lien étroit entre la vie spirituelle, l'éthique, l'action sociale et politique.
Après plus de 50 ans d'expériences, la Communauté de l'Arche évolue toujours avec la volonté de participer à un changement constructif de la société au niveau local et international.
La Communauté de l'Arche rassemble plusieurs communautés et groupes en France, ainsi qu'en Suisse, Allemagne, Espagne, Italie, Belgique, Argentine, Équateur et Canada.


L'Arche de Saint Antoine

Site internet


L'abbaye.

L'Arche de Saint Antoine a été crée en 1987, lorsque 13 adultes et 11 enfants, issus de la Communauté de l'Arche de Bonnecombe (Aveyron) s'installent dans une partie de l'ancienne abbaye de Saint Antoine l'Abbaye (Isère).
Aujourd'hui, l'Arche St Antoine compte 16 engagés, avec 7 familles et 12 enfants, et 3 célibataires, auxquels s'ajoutent 25 stagiaires à l'année, plus tous les autres stagiaires qui passent pour qq jours ou qq semaines: ce sont donc environ 62 personnes qui sont présentent en permanence à l'Arche St Antoine.

Outre la mission de l'Arche de vivre et de faire connaître la non-violence, la communauté de Saint Antoine a une vocation spécifique qui peut se définir en quatre points :

- l'accueil des pèlerins de notre époque : dans le cadre de ce village où les pèlerins ont afflué pendant des siècles, la communauté accueille les pèlerins de notre époque, ceux qui se mettent en route pour trouver ou donner un sens à leur vie, ceux qui veulent enrichir leur vie spirituelle.
- l'approfondissement de la foi chrétienne : tout en gardant la vocation d'œcuménisme et de réconciliation religieuse de l'Arche, la communauté de Saint Antoine choisit d'affirmer l'identité chrétienne de ses engagés et de la nourrir par un rythme de prières quotidiennes et de temps de retraite.
- le travail de reconstruction de la personne : prendre conscience de qui nous sommes, travailler sur nos blocages psychologiques qui nous empêchent de recevoir la vie en plénitude que Dieu nous donne.
- le travail sur la relation : apprendre à accepter l'autre tel qu'il est, apprendre à écouter, à se dire, à construire des relations fondées sur le respect mutuel, pour ainsi construire une société plus humaine.

La communauté gère une des maisons d'accueil les plus importantes de l'Isère, avec un passage d'à peu près 3000 personnes et 80 groupes par année, qui viennent de France mais aussi de toute l'Europe et d'ailleurs. Cet " internationalisme " est aussi présent dans la composition de l'équipe d'engagés (français en majorité, mais aussi italiens, espagnols, mexicains …).

On associe souvent le terme communauté avec des principes d'autosuffisance / autonomie. Ici, l'activité principale est l'acceuil de public pour des stages liés au développement personnel et à la spiritualité. L'aspect agricole est minoritaire, avec un jardin d'environ 1Ha, qui permet de couvrir environ 30% des besoins en légumes de la communauté et des personnes en séjour ou stage.

Le 2nd terrain agricole et le verger.

Le potager principal.
La non-violence

Je n'ai pas vraiment pu discuter de ce sujet lors ma semaine à la Communauté de l'Arche St Antoine, je ne peux donc en parler longuement, mais je vous laisse ici qulques lignes glanées sur internet pour que vous puissiez en saisir les grandes lignes:

La non-violence est une philosophie qui délégitime la violence, promeut une attitude de respect de l'autre dans le conflit et une stratégie d'action politique pour combattre les injustices. (Wikipedia)

« La non-violence est une arme puissante et juste qui tranche sans blesser et ennoblit l’homme qui la manie. C’est une épée qui guérit. » (Martin Luther King)

La non-violence est à la fois une philosophie de vie, une méthode de gestion des conflits et une stratégie d’action qui ont pour visée de construire une société plus juste et plus solidaire.(Centre de ressources sur la non-violence de Midi-Pyrénées)



Ma semaine à l'Arche St Antoine

La Communauté de l'Arche St Antoine propose, à qui le désire, de venir passer un temps en séjour communautaire, allant de quelques jours à une année. Les demandes sont très nombreuses, et je n'ai pu obtenir qu'une semaine de séjour.
Une semaine, c'est très court, surtout à l'Arche! Il faut d'abord se repérer dans ce grand bâtiment, et discerner qui est qui, entre les engagés, les longs stages, les courts stages, les jeunes en formation Feve, etc...
Toute la journée, chacun(e) vaque à ses occupations, toutes liées au bon fonctionnement communautaire, qu'il concerne l’accueil, l'entretien, la logistique, l'organisation, la cuisine, le jardin, ...

Travail au jardin.

Le déroulement des journées de la semaine est identique d'un jour à l'autre, avec un service minimum le we.
7h30/8h00: petit déjeuner
8h15/9h15: épluchure des légumes qui seront cuisinés la journée
9h30: office chrétien et/ou temps de médiation
10h --> 12h: travail communautaire
12h30: repas communautaire
14h15 --> 18h00: travail communautaire
18h30: prière du soir, clôturant la journée
19h30: repas

Repas du midi.

Plusieurs soirées de la semaine, des ateliers d'échanges, de débats, de films, de danses, sont proposés; avec chaque samedi une soirée dédiée aux danses, principalement des danses d'Israël en cercle et en groupe.

En étant en court stage, j'ai essentiellement participé à des travaux où je pouvais être opérationnel rapidement. J'ai donc passé le plus gros de mon temps au jardin, entre désherbage, plantation de salades, taille des pommiers et plantation des piquets de support aux futurs arbres fruitiers. J'ai également eu l'occasion de bricoler pour fixer une étagère sur un mur, et de passer une journée en tant que aide-boulangerie.
Ma semaine a donc été très diversifiée, et cela m'a très bien convenu!

Pétrissage.

Une de mes craintes en allant passer un temps à l'Arche St Antoine était le côté religieux. Les fondements de l'Arche sont chrétiens, et chaque jour, des temps sont spécifiquement dédiés à la pratique religieuse: office du matin et prière du soir, chacun étant libre d'y participer ou non. La Communauté est résolument ouverte, et se veut force de rassemblement, respectant les religions et pratiques de chacun, et s'axant principalement sur la dimension universelle de la spiritualité, peut importe la forme qu'on lui donne. J'ai même eu plaisir à participer chaque fin de journée à la prière du soir, marquant la fin de journée à travailler ensemble.

Je ressors tout de même de cette semaine avec une légère frustration, celle de ne pas avoir eu le temps de saisir ce qui se joue au sein d'une telle communauté, dans les relations humaines, la profondeur et la force de l'engagement de ses membres, ce qui les unit et les pousse à continuer de vivre ainsi, ce qu'ils partagent, dans leurs idéaux, bien au-delà du quotidien communautaire, du matériel et des finances. Je pense qu'il faudrait au minimum 3 mois pour seulement commencer à s'en faire une idée.
Pourquoi pas y revenir plus longuement, mais plus tard. Aujourd'hui, je ne ressens pas d'appel particulier à m'y investir plus longuement, mon envie étant de continuer à bouger sur des lieux alternatifs divers et variés.






1 mai 2013

Ô Réveil des Sources



"Ô Réveil des Sources" est un projet collectif de construction d'un écolieu. A terme, l'idée est d'en faire un lieu de vie collective, accueillant du public, via du wwoofing, des stages et formations, sur des thématiques liées à l'écologie, au développement personnel et à la spiritualité, sans oublier la volonté d'en faire un lieu d'expressions artistiques.
Le lieu se veut propre et agréable (phytoépuration, piscine naturelle), avec une recherche d'autonomie énergétique et alimentaire: grand potager (avec des essais de permaculture), une chaufferie bois et des panneaux et chauffe-eau solaires.


Aujourd'hui, le lieu est en chantier, et le wwoofing proposé tourne essentiellement autour de la construction et du jardin. Le grand bâtiment en rénovation est une vieille grange bressane en briques. Pour ma part, j'ai surtout revêtu une côte de travail pour aider au bâtiment: j'ai joué du pinceau et du rouleau pour de la peinture, de la truelle pour les joints de briques à la chaux, du tournevis pour l'électricité, du râteau pour étaler le gravier, du mètre, de la scie et de la visseuse pour poser du fermacell, etc ...


Je n'avais pas encore connu un chantier d'une telle ampleur et si bien outillé. Pendant mon voyage, j'ai surtout travaillé sur des petits chantiers d'écoconstruction, où les maîtres-mots étaient bricole, récup', matériaux naturels et débrouille.
Ici, étant donné la taille du bâtiment et ce projet d’accueil de public, les normes et contraintes sont très lourdes. Cela implique alors l'utilisation de beaucoup de matériaux et produits industriels (fermacell, laine de bois, brique monomur,...), mais toujours dans le souci de privilégier les produits portant un EcoLabel.
Pour l'isolation, l'option choisie est une isolation extérieure en bottes de pailles, tenues sur une ossature bois: ca fait plaisir!

J'ai pris beaucoup de plaisir à travailler sur ce chantier, appréciant la visibilité du travail effectué, la bonne ambiance conviviale et détendue, et le rythme doux mais efficace. Cependant, j'avoue préféré les chantiers de plus petite dimension, avec plus de bricole et de récup'.

Avec 5 permanents de milieux divers, de 23 à 60 ans, le lieu est vivant, et il l'est d'autant plus avec le passage de wwoofers (petit clin d’œil spécial à Maxime, avec qui nous avons bien rigolé!).



22 avr. 2013

Visargent


Durant ma semaine à Terre du Ciel, Célestin me parle d'un éco-lieu / collectif en train de se monter dans le coin. Une petite recherche internet sur le réseau du wwoof, et me voilà en train de prendre rdv pour la semaine suivante, mais avec qq jours de battement car il faut attendre le départ d'un wwoofeur pour que je puisse arriver.
Célestin me propose de venir avec lui pour qq jours dans la ferme familiale, qui accueille wwoofers et écovolontaires.

Je répond donc positivement à cette invitation, puisque c'est une option attrayante et fluide.


Willy et Josy, d'origine suisse, exploitent cette ferme depuis 30 ans, et toujours en bio. C'est une petite structure de 20 Ha très diversifiée:
- 7 ha de cultures (céréales et maraichage) + 13 ha d'herbe
- 5 vaches laitières
- 10 chèvres
- 3 cochons
- 40 poules
- une 20aine de ruches
- un verger avec environ 45 variétés différentes de pommes


Ici, on consomme essentiellement les produits de la ferme: beaucoup de légumes, les céréales, le fromage, le miel, le pain fabriqué sur place avec le blé de la ferme, les fruits, les jus, les oeufs,..
Aujourd'hui, de si petites structures se font rares, mais Willy et Josy ont montré qu'on peut vivre et s'épanouir sur une petite ferme, avec 5 enfants qui y ont grandis! Certes la quantité de travail est énorme, c'est une composante de l'activité paysanne, mais ils ont l'air d'avoir toujours su jongler entre obligations professionnels et temps personnel, avec l'aide de leurs enfants, de wwoofeurs et d'écovolontaires qui partagent leur quotidien. Ici, on prend le temps, on chante, on joue de la musique, on contemple les lumières du soir. C'est une ferme vivante, poétique, et ouverte.


 Ces qq jours chez Willy et Josy m'ont permis de me remémorer mes bons souvenirs de stages durant mes études! Mon séjour a été très diversifié: soins aux animaux, traite des chèvres à la main, nourrissage des cabris au biberon, plantation d'oignons, et puis qq travaux de bâtiments: retrait d'un vieux plancher d'étage, puis coupe et descente des poutres sur un chantier de rénovation.


Merci à vous, Willy et Josy, de m'avoir accueilli si spontanément!

15 avr. 2013

Terre du Ciel


Pour ma première étape de mon voyage en mode sac-à-dos, je décide de rallier la Bourgogne, pour aller passer une semaine en "chantier ressourcement" à Terre du Ciel, en Saône et Loire.
Je pars de Die en stop, sous un ciel radieux... 300 km plus au nord et 6 heures plus tard en 5 voitures, j'arrive à destination: une bien belle journée et de belles rencontres éphémères, dont celle d'une automobiliste avec qui je passerai 1h30 entre Valence et Ambérieu en Bugey, que j'ai sollicité sur une aire d'autoroute, et pour qui c'est la première fois qu'elle prend un autostoppeur!


Terre du Ciel (site internet)

"Il y a des fuites qui sauvent la vie :
devant un serpent, un tigre, un meurtrier.
Il en est qui la coûtent :
la fuite devant soi-même."
                        -Christiane Singer-
Voici la citation qu'on retrouve sur la page d’accueil de leur site internet, et qui éclaire sur l'état d'esprit et les propositions de cette structure. Terre du Ciel propose de nombreux stages, séminaires et formations, axés essentiellement autour du développement personnel et de la spiritualité: yoga, méditation, chamanisme, géobiologie, ayurvéda, danse, respiration, qi gong, énergétique chinoise, shiatsu, cuisine végétarienne, communication non-violente, ...
L'objectif est de transmettre aux participants des enseignements et des pratiques aidant à l'épanouissement et à être de plus en plus sage et conscient de soi et du monde qui nous entoure, qu'il soit matériel ou immatériel.

Les Fleurs du Vivant

Depuis 2 ans, Terre du Ciel a mis en place une formation longue (une année) destinée aux 18 / 25 ans. L'idée forte est de pouvoir proposer à des jeunes un cadre de travail et de réflexion sur eux-même et le sens de leur vie, à travers la vie collective, des enseignements issus des philosophies orientales, la pratique du yoga, de la méditation, des ateliers artistiques et de développement personnel, et une participation active à la vie du centre (acceuil, jardin, cuisine, gestion).
J'ai pu échanger un peu avec qq élèves de cette formation des "Fleurs du Vivant", et j'ai été ébahi par leur maturité et leur recherche de compréhension d'eux-même et du monde. Tout cela est très en marge des formations conventionnelles, qui proposent seulement des acquisitions de connaissances techniques et de savoir-faire pour exercer un métier... Ici, ces jeunes se retrouvent dans un cadre bienveillant qui leur permet de mener un véritable travail d'introspection et de recherche de sens.
C'est une formation unique et pleine de sens, qui je l'espère, essaimera!

Chantier Ressourcement


C'est le chantier auquel j'ai participé. Toute l'année, Terre du Ciel offre la possibilité de venir travailler bénévolement durant une semaine, au jardin, à la cuisine, ou à l'embellissement du parc. Cela permet de s'imprégner des lieux et de participer à la vie du domaine auprès des permanents.
Il ne s’agit pas de suivre un stage avec un enseignement théorique, mais de travailler dans l’esprit du compagnonnage, auprès de l’un des permanents, avec une mise en pratique de ces deux principes :
– c’est en faisant que l’on se fait,
– c’est en œuvrant auprès d’un ancien que l’on développe savoir et savoir-faire.
Avec Sandrine et Olivier, les 2 autres bénévoles de la semaine, nous avons suivi et aider Célestin, le jardinier du domaine. La semaine a été très diversifiée, entre la préparation de bandes de terre, les semis (salade, betterave, courgette,...), les plantations (choux, blettes, oignons, pommes de terre, tomates,...), la taille des pêchers et des tomates, la préparation de purin d'orties, ...


Célestin est un jardinier éclairé, passionné et pédagogue, qui prend toujours le temps de montrer, d'expliquer, pour notre grand plaisir. Et pour qu'aucune tâche ne soit ressenti comme contraignante et fatigante, il s’efforce de varier les activités au sein du jardin; ainsi, dans une même journée, nous pouviez bêcher, semer qq salades, planter qq lignes d'oignons, s'essayer à la taille des pêchers ...

Le jardin fait approximativement 1 Ha. Il est évidemment mené en bio, et permet de couvrir à 80% les besoins en légumes du centre, qui nourrit toute l'année environ 40 personnes par jour!



Mes impressions, sensations


Je suis de plus en plus attiré par les lieux et les personnes qui s'engagent dans une quête de conscience spirituelle. Terre du Ciel étant connu et reconnu dans ce milieu, j'éprouvais donc l'envie d'y séjourner. Et puis partir en Bourgogne, c'était aussi m'éloigner des montagnes, me retrouver dans un environnement naturel qui m'attire peu, pour savoir si ce que m'apportent les reliefs pouvait être remplacé par autre chose.
Ma semaine à Terre du Ciel a été agréable et intéressante, les rencontres ont été enrichissantes, mais je ne me suis pas senti particulièrement en phase avec le lieu.
J'ai aimé travaillé au jardin, semer, planter... avec tout de même une petite note de déception: celle de ne pas pouvoir suivre la sortie de terre de ces légumes, leur croissance, leur développement, avant d'enfin pouvoir les consommer, et les apprécier. Mais ce n'est que partie remise: plus tard, une fois sédentaire, je compte bien tenir un jardin et le bichonner, pour m'extasier de ce que la terre offre et de ce qu'une toute petite graine devient!

D'un point de vue humain, le séjour a été tout aussi agréable, mais sans plus. Durant mon voyage, j'ai connu des lieux très vivants, où on cultive la dynamique de groupe, le joie de vivre et d'être ensemble. 
Ici, les rencontres ont été très intéressantes et agréables, mais les personnes avec qui j'ai échangé, partagé, m'ont paru pour la plupart très introverties, communiquant peu leur plaisir et joie d'être là. Peux-être aurai-je dû clairement poser la question "es-tu bien ici? es-tu heureux de la vie que tu mènes?". Je suppose que la réponse aurait été oui, mais j'aurais quand même bien aimé en savoir plus.


9 avr. 2013

Petit bilan moral sur mon voyage ...

Voilà plus d'un an et demi que j'ai démarré mon voyage... et quel voyage! Ce n'est pas tous les jours facile, mais j'ai la conviction d'avoir entrepris un beau et bon projet.

Il est tout à la fois humaniste, initiatique, pratique, tous azimuts et évidemment alternatif. Il me permet de cultiver la confiance, en moi et envers les autres, l'ouverture d'esprit et de cœur, l'acceptation, la foi, l'adaptation. Il me permet de rentrer en contact avec une multitude de personnes, de m'enrichir de leurs parcours et choix de vie, de leurs positions politiques, de leurs actions militantes, de leurs sensibilités spirituelles, de leurs doutes, difficultés et joies.

J'adresse donc un immense MERCI à toutes les personnes qui m'ont ouvert leur porte, m'ont accueilli, nourri, hébergé, déplacé, remué, et encouragé! Et MERCI aussi à celles qui, en plus, se sont dévoilées, pour aller encore plus loin dans cette quête d'authenticité.
Au quotidien, ce qui donne sens, c'est bien la rencontre, et ce que nous nous offrons, de matériel ou d'immatériel, les uns aux autres.

A l'unanimité, mon voyage étonne, questionne... La "norme" d'un voyage au long cours à vélo, c'est la traversée d'un continent ou le tour du monde, c'est la quête de nouvelles cultures, de nouveaux paysages, le tout marqué du sceau de l'exaltation.
Mon voyage est un voyage "de fond", durant lequel je n'ai quasiment pas quitté le quart sud-est de la France... car je me suis senti suffisamment nourri par tout ce que j'y ai découvert, sans ressentir le besoin d'aller au-delà des frontières.

Au début, il a été très inconfortable, à force de se frotter à des personnes et des lieux qui provoquaient en moi une remise en question incessante sur de nombreux sujets (société, alimentation, écologie, habitat, vivre-ensemble, travail, santé, éducation, communication, ...).
Et puis au bout d'environ 6 mois, j'ai senti que je venais de passer un point de non retour. A partir ce de moment, il est devenu clair pour moi que je ne pourrais plus revenir dans un mode de vie conventionnel, à la fois grâce à de multiples prises de conscience sur les travers et perversions de notre société et de nos modes de vie, et grâce à l'élan d'espoir et d'envie d'alternatives qu'ont provoqué en moi les structures et familles rencontrées.

La suite de mon voyage ne pourra dont être qu'alternative, et comme tous ceux avec qui j'ai partagé un bout de quotidien, je vais encore et toujours poursuivre dans cette voie, cherchant à me défaire toujours plus des orientations, pressions et injonctions sociétales, pour trouver une voie juste, à la fois pour moi, pour ceux/celles qui m'entourent, et pour tout notre environnement humain et naturel.

C'est un voyage qui pourrait durer toute une vie: il y a tant à découvrir et à expérimenter! Je suis parfois fatigué de dépenser tant d'énergie à chercher le projet, le lieu, les personnes, qui pourraient créer en moi un appel m'invitant à poser mon sac et m'investir dans un projet.
Les moments les plus difficiles sont les phases où je ressens une forme d'errance, d'inutilité et d'inexistence sociale. Elles sont rares, assez déstabilisantes, mais ne durent jamais longtemps, puisque une sorte de force de vie et d'envie d'avancer reprend le dessus et me remet en chemin.
J'avoue tout de même avoir de plus en plus souvent hâte de trouver le projet dans lequel j'aurai cœur à mettre mon énergie et m'investir.

Passer du mode cycliste au mode bipède est un grand tournant: avec le vélo, je m'éprouvais physiquement et moralement, et j'ai envie d'une suite plus douce, laissant plus de place à la rencontre, allant encore plus loin dans le lâcher-prise et l'acceptation.

Sur le bord de la route, au fur et à mesure des rencontres, je vais tâché de devenir un semeur de graines: susciter l'interrogation, et montrer que d'autres voies sont possibles.

Je suis persuadé que les alternatives que j'explore contribuent à poser les jalons et les invitations de voies d'avenir, cherchant à toujours être plus conscient de soi, des autres et du monde, cherchant à respecter au quotidien des valeurs de respect, d'écoute, de bienveillance, de partage, d'équité, par des modes de vie simples, accueillants, et épanouissants.

Bienvenue sur la voie des utopies en marche !


2 avr. 2013

A vélo? A pieds? En sac-à-dos?

  Depuis quelques mois, une interrogation me traversait régulièrement l'esprit: "est-ce que le vélo est le mode de déplacement qui me convient le mieux pour mon voyage"?
  En solo, en itinérance et au long-cours, c'est assez usant... et l'épisode Corse m'a demandé de puiser encore plus loin dans mes ressources physiques et morales.
  Certes le vélo est un mode de déplacement noble, écolo et sportif, mais j'ai la sensation de ne plus y trouver mon compte.
  Si je mets en balance, d'un côté les rencontres que ce mode de déplacement m'offre, et de l'autre côté ce que cela me demande, physiquement et moralement, j'ai une très nette sensation de déséquilibre. Certes cela m'a permis de faire des rencontres, mais pas assez à mon goût. En France, globalement, nous ne sommes pas assez avenants pour aller spontanément à la rencontre d'un voyageur à vélo, et je n'ai pas envie de toujours devoir être l'initiateur de la rencontre.
  Et puis j'ai repensé aux périodes où j'ai fait quelques trajets en stop, qui m'ont offert de nombreuses, belles et agréables rencontres, souvent ponctuelles, et parfois qui durent.
  A vélo avec mes sacoches, j'ai régulièrement eu une sensation d'encombrement et d'obligation de toujours devoir suivre des itinéraires bitumés, balisés, ces axes routiers à partager avec les voitures, sans réelle possibilité d'une échappée en milieu plus nature, sur des chemins ou en montagne...
  Pendant longtemps, j'ai accepté de ne pouvoir aller au-delà de ce que mon corps pouvait offrir comme énergie... mais ce sentiment d'acceptation s'est effrité, et je ressens l'envie et le besoin de me sentir plus léger, plus mobile, et de faire plus de rencontres.
  En Corse, j'ai été frustré à 2 reprises de ne pouvoir suivre des personnes rencontrées sur la route, qui m'offraient volontiers une place dans leur véhicule... mais pas de place pour le vélo et les sacoches!

  Et puis je ressens comme un aspect "élitiste" dans ce voyage à vélo. Est-il vraiment possible de le partager? Qui peut m'accompagner, ponctuellement ou plus longuement? Cela demande d'avoir un équipement assez spécifique et de disposer de ressources physiques et morales assez conséquentes, et je suis de plus en plus fatigué de faire ce voyage en solo, surtout l'hiver lorsque les journées sont courtes, qu'il faut trouver un lieu de bivouac dès 17h00, avant une très longue soirée et nuit, pour se lever dans le froid le lendemain, avant de redémarrer une nouvelle journée en solitaire...

  J'ai donc décidé de me séparer de mon vélo, et de continuer à pieds / en stop, juste avec un sac sur le dos, pour me sentir moins encombré, plus léger, plus mobile. Je sacrifie donc une relative autonomie contre un potentiel de rencontres plus large, et j'aime cette sensation de me sentir plus disponible à la rencontre, et à pouvoir me laisser porter par ce qui se présentera!

  C'est donc comme une nouvelle aventure, comme un nouveau voyage, qui s'apprête à commencer ... !


24 janv. 2013

Chez Brigitte

--> Album photos

En quittant Fondale, je suis reparti plus au nord, direction la commune de Santa Lucia di Moriani, pour aller chez Brigitte. C'est une amie de Pilou et Annie, mes amis de Champaussel, qui est prête à m’accueillir un temps chez elle.


Après plusieurs semaines assez rudes et précaires, quel plaisir d'être accueilli chaleureusement dans une maison avec de l'électricité, un lit et de l'eau chaude!
Je passerai une dizaine de jours chez Brigitte, souvent en compagnie de ses voisins, Faustine et Lionel.



Ce séjour sera ponctué de temps de travail sur mon blog, de cueillette de myrtes et d'olives, de cuisine, de préparation de confiture à la pastèque, de bon repas et de promenades, le tout arrosé d'un repos salvateur!


Au bout d'une dizaine de jours, il est temps pour moi de me remettre en mouvement... Je suis en hésitation entre poursuivre mon séjour en Corse, ou bien rentré sur le continent...
Etant donné le manque de fluidité, et la dureté physique et morale de mon début de séjour en Corse, je n'ai pas le goût à remonter sur mon vélo... même si Simone et Elena, les amis italiens, m'ont parlé d'un très beau lieu alternatif dans le sud de l'île.
Je décide alors de me faire du bien, de me faire plaisir, et donc de rentrer sur le continent pour remonter à Die, et participer à nouveau aux Rencontres de l'Ecologie, qui avait été un formidable moment l'an passé, et qui m'avait permis de rencontrer une foule de gens passionnants pour beaucoup devenus des amis.
La Corse, je pourrai toujours y revenir plus tard, pendant une saison plus clémente.. !



6 janv. 2013

Fondale


Fondale, écolieu fondé en 2004, se situe dans un vallon isolé, vers 400m d'altitude, au dessus de la plaine d'Aléria. C'est un également un ermitage, lieu de ressourcement. C'est Sylvain, et son fils Salem, qui nous y accueillent.
L'objectif premier du lieu est d'y vivre en harmonie avec la nature et ses cycles, en se coupant au maximum des consommations extérieures, et en favorisant le troc pour entretenir les échanges et liens locaux.
L'alimentation provient essentiellement des vergers et du grand jardin très diversifié qui fournit des légumes toute l'année. Une source alimente les robinets, et la rivière qui passe sur le terrain permet l'arrosage les jardins.


Ici, pas d'électricité... En cette saison, la fin d'aprèsmidi est consacrée à la préparation du dîner pour profiter de la lumière naturelle, avant de passer ensuite aux bougies pour le reste de la soirée...