2 avr. 2013

A vélo? A pieds? En sac-à-dos?

  Depuis quelques mois, une interrogation me traversait régulièrement l'esprit: "est-ce que le vélo est le mode de déplacement qui me convient le mieux pour mon voyage"?
  En solo, en itinérance et au long-cours, c'est assez usant... et l'épisode Corse m'a demandé de puiser encore plus loin dans mes ressources physiques et morales.
  Certes le vélo est un mode de déplacement noble, écolo et sportif, mais j'ai la sensation de ne plus y trouver mon compte.
  Si je mets en balance, d'un côté les rencontres que ce mode de déplacement m'offre, et de l'autre côté ce que cela me demande, physiquement et moralement, j'ai une très nette sensation de déséquilibre. Certes cela m'a permis de faire des rencontres, mais pas assez à mon goût. En France, globalement, nous ne sommes pas assez avenants pour aller spontanément à la rencontre d'un voyageur à vélo, et je n'ai pas envie de toujours devoir être l'initiateur de la rencontre.
  Et puis j'ai repensé aux périodes où j'ai fait quelques trajets en stop, qui m'ont offert de nombreuses, belles et agréables rencontres, souvent ponctuelles, et parfois qui durent.
  A vélo avec mes sacoches, j'ai régulièrement eu une sensation d'encombrement et d'obligation de toujours devoir suivre des itinéraires bitumés, balisés, ces axes routiers à partager avec les voitures, sans réelle possibilité d'une échappée en milieu plus nature, sur des chemins ou en montagne...
  Pendant longtemps, j'ai accepté de ne pouvoir aller au-delà de ce que mon corps pouvait offrir comme énergie... mais ce sentiment d'acceptation s'est effrité, et je ressens l'envie et le besoin de me sentir plus léger, plus mobile, et de faire plus de rencontres.
  En Corse, j'ai été frustré à 2 reprises de ne pouvoir suivre des personnes rencontrées sur la route, qui m'offraient volontiers une place dans leur véhicule... mais pas de place pour le vélo et les sacoches!

  Et puis je ressens comme un aspect "élitiste" dans ce voyage à vélo. Est-il vraiment possible de le partager? Qui peut m'accompagner, ponctuellement ou plus longuement? Cela demande d'avoir un équipement assez spécifique et de disposer de ressources physiques et morales assez conséquentes, et je suis de plus en plus fatigué de faire ce voyage en solo, surtout l'hiver lorsque les journées sont courtes, qu'il faut trouver un lieu de bivouac dès 17h00, avant une très longue soirée et nuit, pour se lever dans le froid le lendemain, avant de redémarrer une nouvelle journée en solitaire...

  J'ai donc décidé de me séparer de mon vélo, et de continuer à pieds / en stop, juste avec un sac sur le dos, pour me sentir moins encombré, plus léger, plus mobile. Je sacrifie donc une relative autonomie contre un potentiel de rencontres plus large, et j'aime cette sensation de me sentir plus disponible à la rencontre, et à pouvoir me laisser porter par ce qui se présentera!

  C'est donc comme une nouvelle aventure, comme un nouveau voyage, qui s'apprête à commencer ... !


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